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    (Radiohead - 15 Step)
    (Linkin Park - Leave out all the rest)
    (Paramore - Decode)

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    (Perry Farrell - Go All the Way)
    Extrait de Fascination :
     
    Nous approchâmes de la table où l'on vendait les billets. Je contemplai la piste. Un grand vide s'était formé en son milieu, où deux couples évoluaient avec élégance. Les autres danseurs se pressaient sur les bords pour leur laisser la place, personne ne tenant à se frotter à autant d'éclat. Emmett et Jasper étaient intimidants et parfaits dans leurs smokings de facture classique. Alice était époustouflante dans une robe de satin noir dont les découpes géométriques dévoilaient de grands triangles de peau blanche comme neige. Quant à Rosalie... elle était indescriptible. Son fourreau d'un écarlate aveuglant s'évasait à hauteur de ses mollets en une traîne mousseuse. Son dos était entièrement dénudé, et son décolleté plongeait jusqu'à son nombril. J'eus pitié pour toutes les filles de l'assistance, moi comprise.
    (...)
    Il acheta nos entrées, puis me conduisit sur la piste en me traînant presque.
    - J'ai toute la nuit devant moi, menaça-t-il face à mes réticences.
    Il finit pas m'amener près de ses frères et soeurs qui continuaient à tournoyer avec grâce dans un style qui n'avait rien à voir avec la musique et les mouvements contemporains. J'étais horrifiée.
    - Edward, couinai-je, la gorge sèche, toute proche de la panique, je te jure que je ne sais pas danser.
    - Ne t'inquiète pas, bêtasse, moi je sais.
    Mettant mes bras autour de sa nuque, il me souleva et glissa ses pieds sous les miens. Puis il m'emporta dans un tourbillon.
    (...)
    - Vas-tu m'expliquer la raison de notre présence ici ? demandai-je au bout d'un moment.
    Surpris, il me dévisagea tandis que je faisais exprès d'admirer les guirlandes de papier crépon. Il médita quelques instants puis, changeant de direction, m'entraîna en valsant à travers la foule jusqu'à la porte arrière du gymnase. J'eus le temps d'apercevoir Jessica et Mike qui dansaient en nous contemplant d'un air étonné. Jessica me salua de la main, et je lui adressai un bref sourire. Angela était là elle aussi, rayonnante dans les bras de Ben Cheney ; elle ne leva pas les yeux, plongés dans ceux de son partenaire, plus petit qu'elle de quinze bons centimètres. Lee et Samantha, Conner et Lauren, laquelle nous jeta un regard mauvais ; je pouvais nommer tous les visages qui virevoltaient autour de moi. Puis nous fûmes dehors, dans la lumière fraîche et trouble du soir.

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  • capture-20130218-021923
    (Edward at her bed)
    Extrait de Fascination :
     
    - Bien dormi ?
    - J'ai fait des rêves extrêmement intéressants.
    - Pardon ?
    - Je suis étonné. Je pensais que la Floride... ta mère... bref, j'avais cru que c'était ce que tu voulais.
    - Mais tu serais cantonné à l'intérieur toute la sainte journée, en Floride ! Tu ne pourrais sortir que la nuit, comme un vrai vampire.
    Un bref sourire étira ses lèvres, puis le devint grave.
    - Je comptais rester à Forks, Bella. Ou ailleurs, dans un endroit où je ne pourrai plus te faire de mal.
    D'abord, je ne compris pas et je le contemplai avec stupéfaction. Puis les mots prirent leur sens, tel un puzzle abominable. J'eus à peine conscience du bruit de mon pouls qui s'affolait bien que je me sois mise à haleter.
    (...)
    Immédiatement, celui-ci posa ses mains fraîches sur mon visage. Je le fixai, hébétée.
    - Calme-toi, Bella.
    - Ne me quitte pas, le supplai-je.
    - D'accord. Et maintenant, détends-toi, sinon je rappelle cette fille pour qu'elle t'assomme de drogues.
    Malheureusement, mon coeur refusait de s'apaiser.
    - Bella, reprit-il en caressant mes joues, je serai là tant que tu en éprouveras le besoin.
    - Jure de ne pas me quitter !
    - J'en fais le serment.
    L'odeur de son haleine était reposante, et j'eus l'impression de respirer plus librement. Il soutint mon regard tandis que mon corps se relaxait peu à peu, et que les bips reprenaient un rythme normal. Ses pupilles étaient très sombres, plus proches du noir que de l'or.
    - Ca va mieux ?
    - Oui.
    (...)
    - As-tu envie que nous nous séparions, Edward ? En as-tu assez de me sauver la vie tout le temps ?
    - Non, bien sûr que non, Bella. Et veiller sur toi ne me pose aucun problème. Mais c'est moi qui te mets en danger... c'est à cause de moi que tu es ici.
    - Tu ne crois pas si bien dire. C'est grâce à toi que je suis vivante.
    - Tu parle d'une vivante ! Bandée et plâtrée des pieds à la tête comme une momie.
    (...)
    - Promets-moi quelque chose.
    - Quoi ?
    - Comme si tu ne le savais pas !
    Son entêtement à ne voir que le négatif commençait à m'irriter prodigieusement. Il perçut mon changement d'humeur. Son front se plissa.
    - Visiblement, lança-t-il avec brutalité, je n'ai pas la force de m'éloigner de toi. J'imagine que tu arriveras à tes fins, que ça te tue ou non.
    - Bien.

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  • 232
    (Showdown in the ballet studio)
    Extrait de Fascination :
     
    Le hall était sombre et désert, frais aussi, car l'air conditionné fonctionnait. (...) A travers la fenêtre de la salle d'attente, je distinguai la petite pièce plongée dans la pénombre. L'autre studio, le plus grand, était allumé, lui. Mais ses volets étaient clos.
    La frayeur qui s'empara de moi était si puissante qu'elle me piégea littéralement. Je me pétrifiai sur place. A cet instant, la voix de ma mère résonna.
    - Bella ? Bella ?
    Les mêmes accents de panique hystérique que lors du coup de fil passé à cinq heures et demie du matin. Je me ruai dans cette direction.
    (...)
    Elle était là : sur l'écran de télévision, ébouriffant les cheveux avec soulagement. C'était Thanksgiving, et j'avais douze ans.
    (...)
    L'écran devint bleu.
    Je pivotai lentement sur mes talons. Il se tenait, immobile, près de la sortie de secours, si figé que je ne l'avais même pas remarqué. Sa main était fermée sur la télécommande. Nous nous dévisageâmes longtemps, puis il sourit. Il me frôla presque en allant reposer l'objet près de la télé. Je l'observai minutieusement.
    - Désolé, Bella, mais il valait mieux que ta mère ne soit pas impliquée, tu ne penses pas ?
    Il était courtois, presque gentil. Alors, je compris. Ma mère ne risquait rien. Elle se trouvait toujours en Floride, n'avait jamais eu mon message. N'avait jamais été terrifiée par ces yeux rouge sombre enfoncés dans la peau anormalement blême de la créature qui se tenait devant moi. Elle était saine et sauve.
    (...)
    - Je dois reconnaître ça à ta race, reprit-il. Vous autres humains vous révélez parfois passionnants. Tes motivations me désarçonnent. On dirait qu'une part de toi n'a aucun instinct de survie... c'est fascinant.
    Bras croisés, il m'étudiait avec curiosité. Ni son attitude, ni ses traits n'étaient menaçant. Il était tellement banal.
    (...)
    - Cela t'ennuierait-il beaucoup si je laissais à mon tour une lettre de mon cru au cher Edward ?
    Reculant, il s'empara d'une petite caméra digitale posée en équilibre au sommet de la stéréo. Un voyant rouge indiquait qu'elle tournait déjà. Il régla minutieusement la prise de vue, élargissant le champ. Je le contemplai, épouvantée.
    - Excuse-moi, mais je ne crois pas qu'il résistera à l'envie de me chasser une fois qu'il aura regardé ça. Je ne voudrais pas qu'il rate quelque chose. Tout ça n'était que pour lui, tu sais. Tu n'es qu'une humaine qui, malheureusement, s'est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Et qui fréquente indubitablement les mauvaises personnes, si je puis me permettre.
    (...)
    Il avança jusqu'à se trouver à seulement quelques centimètres de moi. Soulevant une mèche de mes cheveux, il la huma délicatement avant de la remettre en place avec soin, et je sentis le bout glacé de ses doigts contre ma gorge. Il m'effleura rapidement la joue de son pouce, le visage curieux. J'aurais voulu m'enfuir à toutes jambes, j'étais pétrifiée. Je ne tressaillis même pas.
    (...)
    J'étais vraiment nauséeuse, maintenant. J'allais souffrir - je le lisais dans ses pupilles. Il ne lui suffirait pas de gagner, de se nourrir et de partir. La fin rapide que j'avais escomptée me serait refusée. Mes genoux se mirent à flageoler, et j'eus peur de tomber.
    Il s'éloigna de quelques pas et me contourna avec décontraction, comme s'il essayait de trouver un meilleur angle de vue en admirant une statue dans un musée. Son visage ne se départit pas de son expression avenante tandis qu'il s'interrogeait sur la manière dont il allait s'y prendre. Soudain, il bondit, adoptant cette position accroupie qui commençait à m'être familière, et son sourire aimable s'élargit lentement, s'agrandissant jusqu'à n'être plus un sourire mais un rictus fait de dents découvertes et luisantes.
    Alors, ce fut plus fort que moi - je tentai de fuir. Bien que j'eusse conscience de la futilité de mon geste et de mes jambes flageolantes, la panique l'emporta et je fonçai vers la sortie de secours. Il se dressa devant moi en un éclair. J'ignore s'il se servit de sa main ou de son pied, il fut trop rapide. Un coup violent frappa ma poitrine, et je partis à réculons. J'entendis le fracas des miroirs lorsque ma tête tapa dedans. Les glaces explosèrent dans une averse de débris. La surprise m'empêcha d'avoir mal. J'avais le souffle coupé.
    Il se rapprocha lentement.
    - Très joli effet, commenta-t-il, de nouveau amical, en examinant le verre brisé. Je me suis dit que cette pièce donnerait de l'ampleur dramatique à mon petit film. C'est pourquoi je l'ai choisie. Elle est parfaite, non ?
    L'ignorant, je rampai à quatre pattes en direction de l'autre porte. Une fois encore, il fut sur moi en un clin d'oeil, et son pied s'écrasa sur mon tibia. Je perçus le craquement écoeurant avant même d'en éprouver la souffrance. Mais lorsque celle-ci me submergea, je ne pus retenir un hurlement de martyre à l'agonie. 
    (...)
    - Tu ne préférerais pas qu'Edward se lance à mes trousses ? insista-t-il.
    - Non, croassai-je. Non. Edward, je t'en sup...
    Quelque chose percuta mon visage, me renvoyant dans les glaces brisées. Par-dessus la douleur qui émanait de mon tibia, je sentis un éclat de miroir entamer mon cuir chevelu, puis un liquide chaud se répandit dans mes boucles à une vitesse affolante, imbibant mon col et mes épaules, gouttant sur le plancher. L'odeur me tourna le coeur.
    Au-delà de ma nausée et du vertige, j'eus une brusque bouffée d'espoir. Ses prunelles, si froides auparavant, brûlaient désormais d'un feu incontrôlé.
    (...)
    Qu'il en termine. Telle fut ma dernière pensée avant que l'hémorragie n'avale le peu de conscience qui me restait. Mes paupières se fermèrent peu à peu, lourdes de fatigue.
    J'entendis, de façon sourde comme si j'avais été sous l'eau, le grognement du prédateur. Je devinai à travers les longs tunnels étroits qu'étaient devenus mes yeux sa silhouette sombre qui s'approchait. Dans un ultime effort, ma main se porta instinctivement devant mon visage pour le protéger. Je perdis connaissance.

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  • capture-20130218-021119
    (In place of someone you love)
    Extrait de Fascination :
     
    - Allô ? Elle est juste là. Je vous la passe.
    - Allô, maman ?
    - Bella ? Bella ?
    Ses accents d'angoisse familiers me rappelèrent ceux que j'avais entendus un millier de fois dans mon enfance, dès que j'avais eu le malheur de marcher un peu trop près de la rue ou de m'éloigner dans la foule. Malgré mon message pas trop alarmiste, je m'étais préparée à cette réaction.
    - Du calme, maman, soupirai-je en m'éloignant d'Alice parce que je n'étais pas certaine de réussir à mentir calmement sous le feu de son regard. Tout va bien. Laisse-moi juste une minute pour que je t'explique.
    Je me tus, soudain étonnée qu'elle ne m'eût pas encore interrompue.
    - Maman ?
    - N'ajoute rien tant que je ne t'en aurais pas donné la permission.
    Cette voix-là était aussi étrangère qu'inattendue. Un ténor très plaisant, formaté, de ceux qui résonnent à l'arrière-plan d'une publicité pour les voitures de luxe. Il parlait très vite.
    - Bon, je n'ai pas envie de faire du mal à ta mère, alors obéis-moi au doigt et à l'oeil, et il ne lui arrivera rien. (Une pause de quelques secondes, tandis que je me pétrifiais d'horreur.) Très bien, me félicita-t-il. Maintenant, dis : "Non, maman, reste où tu es."
    - Non, maman, reste où tu es, répétai-je dans un murmure à peine audible.
    - J'ai l'impression que ça va être difficile, reprit-il sur un ton amusé, léger et amical. Et si tu t'isolais, histoire que l'expression de ton visage ne gâche pas tout ? Il n'y a aucune raison que ta mère souffre. Pendant que tu changes de pièce, dis : "Maman, s'il te plaît, écoute-moi". Vas-y.
    - Maman, s'il te plaît, écoute-moi, suppliai-je en me dirigeant lentement vers la chambre, consciente des yeux inquiets d'Alice dans mon dos.
    Je fermai la porte en luttant contre la terreur qui bloquait mon esprit.
    - Très bien, tu es seule ? Réponds pour oui ou non.
    - Oui.
    - Mais ils t'entendent sûrement.
    - Oui.
    - Dans ce cas, dis : "Fais-moi confiance, maman."
    - Fais-moi confiance, maman.
    - Tout a fonctionné bien mieux que ce à quoi je m'attendais. Je pensais devoir attendre, mais ta mère est arrivée un peu plus tôt que prévu. C'est tellement plus facile, tu ne trouves pas ? Moins du suspense, moi d'anxiété pour toi.
    Je ne réagis pas.
    - Maintenant, écoute-moi très attentivement. Tu vas fausser compagnie à tes amis. Tu crois en être capable ? Réponds par oui ou non.
    - Non.
    - Comme c'est fâcheux ! J'espérais que tu te montrerais un peu plus inventive. Penses-tu que tu perviendrais à te débarrasser d'eux si la vie de ta mère en dépendait ? Réponds par oui ou non.
    Il devait bien y avoir un moyen. Je me souvins que nous comptions aller à l'aéroport. Sky Harbor International : emcombré, plein de couloirs et de recoins...
    - Oui.
    (...)
    Il raccrocha. Je gardai l'appareil collé à mon oreille, tétanisée par la peur, incapable de dénouer mes doigts. Il fallait que je réfléchisse, j'en étais consciente, mais ma tête était pleine de la panique de ma mère. Je mis plusieurs secondes à reprendre le contrôle de moi-même.
    Lentement, très lentement, mes idées commencèrent à briser l'épais mur de douleur. A former un plan. Je n'avais plus le choix, désormais, sinon celui de me rendre dans la salle aux miroirs pour y mourir.
    (...)
    - Alice, lançai-je d'une voix neutre.
    - Oui ?
    Prudente.
    - Comment ça fonctionne, tes visions ? Edward m'a dit que ce n'était pas fiable... que les choses changeaient.
    Affichant l'indifférence, voire l'ennui, je regardais par la fenêtre. Pourtant, il me fut désagréablement difficile de prononcer son prénom. Edward. Cela dut alerter Jasper, car une nouvelle onde relaxante emplit l'habitacle.
    - Oui... elles changent, murmura-t-elle comme si elle espérait que ce serait aussi le cas cette fois. Certaines sont plus sûres que d'autres. La météo, par exemple. Avec les gens, c'est moins aisé. Je ne discerne leurs actes que tant qu'ils s'y consacrent. Dès qu'ils passent à autre chose, qu'ils prennent une nouvelle décision, aussi insignifiante soit-elle, le futur se transforme.
    - C'est ainsi que tu n'as pas prévu que James viendrait à Phoenix avant qu'il ait résolu de s'y rendre.
    - Oui, admit-elle avec circonspection.
    (...)
    - J'ai faim, annonçai-je aussitôt.
    - Je t'accompagne, dit précipitamment Alice en sautant sur ses pieds.
    - Je préférerais que ce soit Jasper, ça ne t'ennuie pas ? Je me sens un peu...
    Je ne terminai pas ma phrase, estimant que mes yeux devaient être assez égarés pour transmettre le message.
    Jasper se leva donc. Alice parut hésiter mais, à mon grand soulagement, elle ne sembla rien soupçonner. Elle attribuait sans doute l'évolution de sa vision à une manoeuvre quelconque du traqueur plutôt qu'à une trahison de ma part. Jasper m'escorta en silence, sa main frôlant mon dos comme s'il me guidait. Je feignis de me désintéresser des premiers cafés de l'aéroport tandis que je cherchais du regard l'endroit que je visais. Il se trouvait à deux pas de là, au détour d'un couloir, hors de vue de la perspicace Alice : les toilettes pour femmes du troisième niveau.
    (...)
    Je n'avais pas oublié le jour où je m'étais perdue parce que ces toilettes avaient deux sorties. Seuls quelques mètres séparaient celle du fond des ascenseurs et, si Jasper tenait sa promesse de m'attendre de l'autre côté, il ne me repérerait pas. Je filai sans me retourner.
    (...)
    Une navette à destination de l'Hôtel Hyatt fermait déjà ses portes, à quelques mètres de moi.
    - Attendez ! criai-je au chauffeur en agitant le bras.
    - Je vais au Hyatt, me dit-il, surpris.
    - Je sais, haletai-je en me ruant dans le bus, moi aussi.
    (...)
    La fortune semblait ne pas me quitter. Devant le Hyatt, un couple à l'air hagard sortait sa dernière valise du coffre d'un taxi. Bondissant de la navette, je me précipitai dans l'auto, sous les regards réprobateurs de tous. Au chauffeur ébahi, je lançai l'adresse de ma mère.
    - Je suis extrêmement pressée, ajoutai-je.
    (...)
    Je courus vers le téléphone, allumant les lampes de la cuisine au passage. Sur le tableau blanc des courses, tracé d'une petite écriture nette, un numéro de dix chiffres que je composai. Mes doigts tremblaient tant que je dus m'y reprendre à plusieurs fois avant d'y arriver. C'est une main vacillante que je portai à mon oreille. Il n'y eut qu'une seule tonalité.
    - Allô, Bella ? lança la voix détendue de traqueur. Tu as fait vite. Je suis très impresionné.
    - Ma mère va bien ?
    - Très bien. Ne t'inquiète pas, elle ne présente aucun intérêt pour moi. Sauf si tu n'es pas seule, bien sûr.
    - Je le suis.
    Je ne l'avais jamais été autant de toute mon existence.
    - Parfait. Tu connais le studio de danse qui se trouve dans ton quartier ?
    - Oui. Je sais où il est.
    - A tout de suite, alors.
    Je raccrochai.
    Je filai aussitôt et me propulsai dans la chaleur infernale. Je ne m'attardai pas devant la maison. A quoi bon ?
    (...)
    J'avais l'impression de me traîner, comme si j'avais couru dans le sable mouillé, comme incapable de trouver une prise sur le trottoir en béton. Je trébuchai à plusieurs  reprises, tombai une fois, même, m'écorchant les mains en voulant amortir ma chute, titubant pour mieux retomber ensuite. Mais je réussis à atteindre le premier carrefour. Plus qu'une rue ! Je fonçais, je haletais, j'étais en sueur.
    (...)
    Quand je débouchai à l'angle de Cactus boulevard, j'aperçus le studio, tel que je me le rappelais. (...) Je tournais prudemment la poignée, le verrou n'était pas tiré. Le souffle court, j'ouvris le battant.

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  • Twilight-twilight-movie-2966440-1024-768
    (Tracking)
    Extrait de Fascination :
     
    - Alors, allons-y, déclara Carlisle en se dirigeant vers la cuisine.
    Au lieu de le suivre, Edward se précipita sur moi. Il me serra contre lui à m'en écraser, comme inconscient de la présence de sa famille autour de nous. Il hissa mon visage vers le sien, soulevant mes pieds de terre. Pendant la seconde la plus court qui fût, ses lèvres glacées se posèrent durement sur les miennes. Puis ce fut fini. Gardant mon visage entre ses paumes, il plongea ses prunelles splendides et brûlantes dans les miennes et me reposa sur le plancher.
    Lorsqu'il pivota pour s'en aller, ses pupilles étaient devenues étrangement mortes et vides.
    La première équipe partie, nous patientâmes. Les autres m'évitaient, respectant mon chagrin - les larmes roulaient sans bruit sur mes joues. Le silence s'éternisa, soudain interrompu par les vibrations du mobile d'Esmée qui s'en empara aussitôt et écouta le bref message que Carlisle devait lui donner.
    (...)
    J'entendis ma camionnette rugir puis s'éloigner. Jasper et Alice attendirent. La portable de cette dernière parut être collé à son oreille avant même d'avoir bourdonné.
    (...)
    - Si je puis me permettre ?
    - Tu es bien la première à demander l'autorisation, répondis-je avec un sourire forcé.
    Elle me souleva aussi aisément qu'Emmett, tendre et protectrice, puis nous nous ruâmes dehors sans éteindre derrière nous.
    Je me réveillai en pleine confusion, l'esprit embrumé et encore perdu entre rêve et cauchemars. Il me fallut plus longtemps que d'ordinaire pour me souvenir de l'endroit où je me trouvais.
    La chambre, trop insipide pour appartenir à une maison particulière - un hôtel.
    (...)
    Je tentai de me rappeler comment j'étais parvenue ici, en vain d'abord.
    Il y avait eu la longue voiture noire aux vitres plus sombres que celles d'une limousine, son moteur presque silencieux tandis que nous foncions sur la nationale à plus de deux fois la vitesse autorisée. Il y avait Alice aussi, assise à côté de moi sur la banquette arrière de cuir noire.
    (...)
    Le sommeil m'avait fuie ; bien qu'irrités, mes yeux rouges avaient refusé de se fermer, y compris quand la nuit s'était achevée pour laisser place à l'aurore, quelque part au-dessus d'un sommet peu élevé de Californie.
    (...)
    Je ne dormais toujours pas quand, passé un col, la boule de feu maintenant derrière nous avait illuminé les toits de tuiles de la vallée du Soleil. J'étais trop vidée mes émotions pour m'étonner que nous eussions accompli un périple de trois jours en un seul. J'avais contemplé sans la voir la vaste étendue plate qui s'étalait devant nous. Phoenix, les palmiers, les créosotes aux allures de chiendent, les brisures erratiques des routes qui se croisaient, les taches vertes des parcours de golf et celles turquoise des piscines, le tout noyé dans une brume légère et encadré par une ligne de crêtes courtes et rocailleuses qui n'étaient pas assez hautes pour mériter qu'on les appelât montagnes.
    (...)
    Nous avions emprunté le rond-point menant à Sky Harbor International... par jusqu'au bout. J'imagine que c'est à cet instant que j'avais sombré.
    Quoique... maintenant que j'avais évacué mes souvenirs, il me semblait garder la vague impression d'être sortie de la voiture - le soleil se couchait à l'horizon -, mon bras passé par-dessus l'épaule d'Alice, le sien ceignant ma taille et me traînant, titubante dans la pénombre chaude et sèche.
    De la chambre, j'avais tout oublié.
    (...)
    - Que faisons-nous, maintenant ?
    - Nous attendons le coup de fil de Carlisle.
    - N'aurait-il pas dû déjà appeler ?
    Je me rendis compte que j'avais marqué un point. Les yeux d'Alice papillonnèrent vers le mobile posé sur son sac avant de revenir à moi.
    - Qu'est-ce que ça signifie ? m'inquiétai-je aussitôt, des vibratos dans la gorge. Pourquoi n'a-t-il pas encore téléphoné ?
    - Parce qu'il n'a rien de nouveau à nous apprendre.
    Ses intonations étaient trop lisses. L'air fut soudain plus difficile à respirer. 
    (...)
    - Alors, de quoi as-tu peur ?
    Je notai que s'il était capable de deviner mes émotions, il en ignorait les raisons.
    - Tu as entendu Laurent, chuchotai-je. James est un tueur. Si jamais il se produisait quelque chose, s'ils étaient séparés ? s'il leur arrivait quoi que ce soit, Carlisle, Emmett... Edward... (Je déglutis.) Si cette sauvage blesse Esmée... (Je déraillai dans les aigus, au bord de l'hystérie.) Comment pourrais-je vivre, alors que je suis rseponsable ? Aucun de vous ne devrait risquer sa vie pour moi...
    (...)
    Cette fois, ce fut Alice qui me coupa la parole. Elle effleura ma joue de ses doigts glacés.
    - Edward est resté seul pendant presque un siècle. Maintenant, il t'a. Tu n'es pas consciente des changements que tu as provoqués en lui, nous si. Penses-tu que l'un d'entre nous tiendrait à croiser ses yeux pendant les cent prochaines années s'il devait te perdre ?
    Quelque peu réconfortée, je sentis la culpabilité se dissiper peu à peu. J'avais néanmoins conscience qu'il valait mieux me méfier de mes émotions quand Jasper était dans les parages.
    Ce fut une journée très, très longue.
    (...)
    Les secondes s'écoulèrent, et j'avais presque oublié sa présence quand, tout à coup, elle sauta du lit et atterrit gracieusement sur ses piedq. Etonnée, je la regardai.
    - Quelque chose à changé ! lança-t-elle avec une urgence qui ne s'adressait pas à moi.

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  • capture-20130218-013306
    (Bella is part of the family)
    Extrait de Fascination :
     
    Nous déboulâmes dans la grande pièce blanche, edward et Alice à nos côtés. Ils étaient tous là, déjà debout après avoir perçu nos pas. Au milieu d'eux, Laurent. Un grondement sourd roula dans la gorge d'Emmett lorsqu'il me posa près d'Edward.
    - Il nous traque, annonça celui-ci en gratifiant l'étranger d'un regard sinistre.
    - C'est ce que je craignais, avoua ce dernier, l'air malheureux.
    (...)
    - Que va-t-il faire ? demanda Carlisle à Laurent d'un ton glacial.
    - Je suis désolé. J'ai tout de suite compris en voyant votre fils la défendre qu'il ne s'arrêterait pas.
    - Pouvez-vous l'en empêcher ?
    - Non. Rien ne l'arrête lorsqu'il a commencé.
    - Alors, nous serons les premiers, jura Emmett.
    - Vous n'y arriverez pas. En trois cents ans d'existence, je n'ai jamais rien vu de tel. C'est un tueur. C'est pourquoi j'ai intégré sa bande.
    (...)
    - Vous êtes certain que le jeu en vaut la chandelle ? s'enquit-il.
    Le rugissement outragé d'Edward secoua la pièce, et Laurent se tassa sur lui-même.
    (...)
    - Allez en paix, répondit Carlisle avec solennité.
    Après un ultime tour d'horizon, Laurent s'empressa de sortir. Le silence dura moins d'une seconde.
    (...)
    - Qu'avez-vous décidé ?
    - Nous l'attirons ailleurs pendant que Jasper et Alice emmènent Bella vers le sud.
    - Et ensuite ?
    - Nous le chassons.
    La voix d'Edward résonnait d'accents meurtriers.
    - J'imagine que nous n'avons pas d'autre choix, admit son père avec morosité.
    - Monte avec elle et échangez vos vêtements, ordonna Edward à Rosalie.
    Elle le toisa, livide et ahurie.
    - Pourquoi ferais-je ça ? riposta-t-elle. Qu'est-elle pour moi ?  Mis à part une menace... un danger que tu as décidé de faire peser sur nous tous.
    Un tel venin suintait de ces paroles que j'en tremblai.
    - Rose... chuchota Edward en posant une main sur son épaule.
    Elle se dégagea. Je surveillais Edward de près. Connaissant son tempérament colérique, je craignaos le pire. Il m'étonna cependant en se détournant de sa soeur sans insister.

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  • capture-20130218-002920
    (Stuck here like mom)
    Extrait de Fascination :
     
    Charlie m'attendait - toutes les lumières étaient allumées. J'avais beau me creuser la cervelle pour trouver un argument susceptible de le convaincre de m'autoriser à partir, mon esprit était aux abonnés absents. Ca n'allait pas être une conversation très agréable.
    (...)
    - Fous-moi la paix ! hurlai-je à un Edward interloqué.
    Je me précipitai à l'intérieur en claquant le battant sous son nez.
    - Bella ?
    Charlie, qui tournait en rond dans le salon, se rua vers moi.
    - Toi, laisse-mio ! piaillai-je à travers les larmes qui dégoulinaient à grand flots maintenant.
    Je courus dans ma chambre, où je m'enfermai à clé. Rapidement, je tirai mon havresac de sous le lit et la vieille chaussette contenant mon trésor de guerre secret de sous le matelas. Charlie frappait à coups redoublés.
    - Tu n'as rien, Bella ? Que se passe-t-il ? criait-il, complètement affolé.
    - Je rentre à la maison ! braillai-je, et ma voix se cassa juste au bon endroit.
    - Il t'a fait du mal ? gronda-t-il, en colère, cette fois.
    - Non ! rétorquai-je, quelques octaves plus haut.
    (...)
    J'étais un peu essoufflé, à force de me démener. Edward me jeta le contenu d'un nouveau tiroir. Mon sac était presque plein, maintenant.
    - Que se passe-t-il ? répétait mon père en martelant furieusement la porte.
    - C'est moi qui est rompu avec lui ! hurlai-je en me débattant avec la fermeture Eclair de mon bagage.
    Plus habile que moi, Edward s'en chargea avant de passer soigneusement la sangle du sac par-dessus mon épaule.
    - Je t'attend dans la voiture, souffla-t-il. Fonce !
    Et il sauta par la fenêtre. Je déverrouillai la serrure, repoussai brutalement Charlie et dévalai les marches, gênée par mon fardeau.
    - Mais qu'y a-t-il ? s'énerva mon père, sur mes talons. Je croyais que tu l'aimais bien...
    Dans la cuisine, il m'attrapa par le coude. Sa surprise n'amoindrissait en rien la fermeté de sa poigne. Il m'obligea à lui faire face, et je vis qu'il n'avais pas l'intention de me laisser partir comme ça. Je n'avais qu'un moyen de la persuader, mais cela allait tellement le blesser que je me haïs de seulement y songer. Malheureusement, j'étais pressée et je devais m'assurer qu'il ne risquerait rien. Je le fusillai du regard, mes larmes repartant de plus belle à l'idée de ce que je m'apprêtais à dire.
    - Je l'aime bien, c'est tout le problème. Mais j'en ai marre de vivre ici. Je ne tiens pas à être enfermée comme maman dans cette stupide bourgade qui suinte l'ennui ! Je ne commettrai pas la même erreur qu'elle. Je déteste réellement cet endroit. Je n'y resterai pas une seconde de plus !
    Sa main retomba comme si je l'avais électrocuté. Mes détournant de son visage choqué et peiné, je filai vers le porche.
    - Bella ! Tu ne vas pas t'en aller maintenant, croassa-t-il, il fait nuit.
    - Je dormirai dans la voiture si je me sens fatiguée, ripostai-je sans le regarder.
    (...)
    - Laisse-moi partir, Charlie.
    C'étaient les derniers mots que ma mère lui avait lancés avant de franchir le même seuil tant d'années auparavant. Je les prononçai aussi méchamment que je pus avant d'ouvrir le battant.
    - Ca n'a pas marché, point. Je déteste vraiment, vraiment, Forks !
    Ma cruauté eut le résultat escompté. Interdit, Charlie se figea sur le perron, et je m'enfuis dans la nuit. La cour vide me flanqua une peur bleue. Je courus à toutes jambes jusqu'à la Chevrolet, imaginant déjà une ombre à mes trousses. Je balançai mon sac sur le plateau et ouvris vivement la portière. La clé était sur le contact.
    - Je t'appelle demain ! criai-je à Charlie.

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  • 2008_twilight_004
    (Nomads)
    Extrait de Fascination :
     
    Carlisle était à la batte et Edward jouait le receveur quand, tout à coup, Alice eut un hoquet de frayeur. Mes yeux étaient, comme d'habitude, rivé sur Edward, et je le vis tourner la tête vers sa soeur. Leurs regard se croisèrent, et un message passa aussitôt entre eux. Il fut près de moi avant même que les autres aient eu le temps de réagir.
    - Alice ? lança Esmée, tendue.
    - Je n'ai pas vu... murmura-t-elle. Je ne savais pas.
    - Le reste de la famille s'était rassemblée autour de nous.
    - Que se passe-t-il ? demanda Carlisle à sa fille avec le calme que confère l'autorité.
    - Ils ont voyagé beaucoup plus vite que je ne m'y attendais. Je me suis trompée sur leur trajectoire.
    - Elle a changé ? l'interrogea Jasper en se penchant vers elle, protecteur.
    - Ils nous ont entendus jouer et ils ont bifurqué, avoua-t-elle, contrite.
    Sept paires d'yeux se posèrent brièvement sur moi avant de se détourner, embarrassés.
    - Quand seront-ils là ? marmotta Carlisle à l'adresse d'Edward.
    Ce dernier se concentra.
    - Moins de cinq minutes. Ils courent. Ils veulent jouer avec nous.
    (...)
    - Rabats tes cheveux, me lança Edward doucement.
    Docilement, je retirai mon élastique et secouai ma tignasse.
    - Ils arrivent, hein ? balbutiai-je, bien inutilement.
    - Oui. Ne bouge surtout pas et ne t'éloigne pas de moi, je t'en prie.
    Il avait beau dissimuler sa tension, elle ne m'échappa pas. Il ramena mes longues mèches en avant, de façon à ce qu'elles cachent en partie mon visage.
    - Ca ne servia à rien, chuchota Alice. Je la flairerais à l'autre bout de la prairie.
    - Je sais, s'énerva-t-il.
    (...)
    Tout à coup, il cessa de respirer, et ses prunelles se posèrent en plein sur le champ droit. Il avança imperceptiblement pour s'interposer entre moi et ce qui approchait. Carlisle, Emmett et les autres se tournèrent dans la même direction, prêtant l'oreille à des bruits de pas que mes faibles oreilles n'entendaient pas.
     
    Ils surgirent un à un de la lisière, éloignés d'une dizaine de mètres chacun. Le premier mâle qui déboucha dans le champ recula immédiatement, laissant le second prendre la tête. Il se plaça en retrait du grand brun d'une façon qui ne permettait aucun doute sur l'identité du chef de meute. La troisième était une femme ; à cette distance, je ne distinguais d'elle que ses cheveux, d'une teinte rouge saisissante.
    (...)
    Leurs yeux étaient différents, d'ailleurs. Ni dorés ni noirs comme je m'y étais attendue, mais d'un bordeaux sombre, à la fois dérangeant et sinistre.
    Le brun fit un pas en direcction de Carlisle.
    - Nous avons cru percevoir un match en cours, dit-il d'une voix détenduue aux accents vaguement français. Je m'appelle Laurent. Je vous présente Victoria et James, ajouta-t-il en désignant ses compagnons.
    - Carlisle. Voici ma famille, Emmett et Jasper, Rosalie, Esmée et Alice, Edward et Bella.
    Son vaste geste engloba notre groupe, évitant volontairement de s'arrêter sur chacun. J'eus un chox en l'entendant prononcer mon nom.
    - Vous accepteriez d'autres joueurs ? demanda Laurent avec affabilité.
    - Nous venons juste de terminer la partie, répondit Carlisle en modulant son ton sur celui de l'autre, mais ce sera avec plaisir. Une autre fois. Vous comptez rester longtemps dans la région ?
    (...)
    C'est alors que trois choses se produirent simultanément. Le vent léger ébouriffa mes cheveux, Edward se tendit, et le deuxième mâle, James, tourna brutalement la tête pour me détailler, narines à l'affût.
    Une raideur s'empara de tous quand James se précipita vers moi, prêt à bondir. Edward montra les dents, un grondement animal montant de sa gorge. Ca ne ressemblait en rien aux sons joueurs qu'il avait émis le matin même ; c'était la chose la plus menaçante que j'avais jamais entendue, et je fus secouée par des tremblements de la tête aux pieds.
    - Que se passe-t-il ? s'exclama Laurent, réellement surpris.
    Aucun des deux protagonistes n'abandonna sa posture agressive, et lorsque James feinta sur la côté, il fut immédiatement contré par Edward.
    - Elle est avec nous, déclara Carlisle d'un ton ferme à l'intention de James.
    Laurent parut flairer mon odeur avec oins de puissance que son compagnon, mais on put lire sur son visage qu'il venait de comprendre.
    - Vous avez apporté un casse-croûte ? s'étonna-t-il avec un pas involontaire dans ma direction.
    Edward gronda encore plus férocement, feulant presque, ses lèvres se retroussant sur ses dents luisantes. Laurent recula.
    - J'ai dit qu'elle était avec nous, répéta Carlisle d'une voix dure.
    - Mais c'est une humaine ! protesta Laurent sans aucune vindicte, plutôt abasourdi.
    - Oui, confirma Emmett.
    (...)
    - Allons-y, Bella, m'ordonna Edward d'une voix faible.
    Tout ce temps, j'étais restée pétrifiée de terreur. Edward fut obligé de me tirer sèchement par le coude pour me sortir de ma tétanie. Alice et Emmett se tenaient juste derrière nous, me dissimulant.
    (...)
    Quand nous fûmes sur la rouete principale, je m'aperçus que nous nous éloignions de Forks, en direction du sud.
    - Où m'emmenez-vous ?
    Personne ne répondit, ne daigna même tourner la tête.
    - Nom de Dieu, Edward ! jurai-je. Où m'emmènes-tu ?
    - Loin. Il le faut.
    Il était concentré sur sa conduite. Le compteur de vitesse indiquait cent soixante-dix kilomètres heure.
    - Fais demi-tour tout de suite, je veux rentrer chez moi ! hurlai-je en me débattant avec les sangles de cet imbécile de harnais.
    (...)
    - C'est un traqueur, Alice, poursuivit-il. Un traqueur ! Tu es avaugle ou quoi ?
    A côté de moi, Emmett se raidit. Sa réaction me surprit. Apparemment, le mot signifiait plus pour eux que pour moi. J'aurais bien aimé comprendre, mais je comptais pour du beurre, apparemment.
    (...)
    - Ecoute-moi, Alice, j'ai lu dans ses pensées. Chasser est sa passion, son obsession, et il la veut, Alice, elle spécifiquement. Il s'y mettra dès ce soir.
    (...)
    - Charlie ! criai-je en tirant violemment sur les sangles du harnais. Vous ne pouvez pas le laisser là-bas. Vous n'avez pas le droit !
    (...)
    - Tu me ramène, repris-je d'une voix sèche, je dis à mon père que je veux retourner à Phoenix, je boucle mes valises. Nous attendons que le traqueur m'épie et nous nous sauvons. Il nous suivra et fichera la paix à Charlie. Quant à lui, il ne lancera pas le FBI aux trousses de ta famille. Ensuite, tu pourras m'emmener où diable tu voudras.

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  • capture-20130216-160307
    (I would be the meal)
    Extrait de Fascination :
     
    J'avais déjà rencontré le docteur Cullen, naturellement. Ca ne m'empêcha pas cependant d'être une nouvelle fois frappée par sa jeunesse et son insolente vénusté. A côté de lui se tenait celle qui devait être Esmée, la seule de la famille que je n'avais pas encore vue. Elle avait la même splendeur pâle que les autres. Quelque chose dans son visage en forme de coeur et les douces boucles caramel de ses cheveux me fit penser aux ingénues des films muets d'autrefois.
    (...)
    - Carlisle, Esmée, je vous présente Bella, lança Edward en brisant le silence.
    - Sois la bienvenue, Bella, me dit Carlisle en avançant à pas mesurés.
    Il tendit une main timide, et je m'approchai pour la serrer.
    - Ravie de vous revoir, docteur Cullen.
    - Je t'en prie, appelle-moi Carlisle.
    - Entendu, répondis-je, enchantée.
    Ma soudaine confiance en moi m'étonna, et je perçus aussi le soulagement d'Edward. Se mêlant à nous, Esmée me donna à son tour une poignée de main. Sa prise froide et marmoréenne ne me surprit pas.
    - Heureuse de te connaître, dit-elle, apparemment sincère.
    (...)
    - Salut, Bella !
    Alice plongea en avant et embrassa ma joue, ce qui eut le don de transformer en hébétude la réserve de Carlisle et d'Esmée. Moi aussi, j'étais étonnée, bien que contente qu'elle parût m'accepter entièrement. En revanche, je fus ébranlée en sentant Edward se raidir. Je lui jetai un coup d'oeil - son expression était indéchiffrable.
    - Tu sens très bon, ajouta-t-elle à mon plus grand embarras, je ne l'avais pas encore remarqué.
    Il y eut un bref silence gêné, puis Jasper, grand et léonin, nous rejoignit d'un bond. Je me détendis tout à coup, à l'aise en dépit du lieu où je me trouvais. Edward sourcilla en direction de son frère, et le don de celui-ci me revint à l'esprit.
    - Bonjour, Bella, me salua-t-il.
    Il gardait ses distances et ne me tendit pas la main, pourtant on ne pouvait qu'être bien en sa présence.
    - Bonjour, Jasper, répondis-je, intimidée. Je suis très contente de vous rencontrer, ajoutai-je à la cantonnade. Vous avez une très belle maison.
    - Merci, dit Esmée. Nous sommes enchantés que tu sois venue.

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