• La traque

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    (Tracking)
    Extrait de Fascination :
     
    - Alors, allons-y, déclara Carlisle en se dirigeant vers la cuisine.
    Au lieu de le suivre, Edward se précipita sur moi. Il me serra contre lui à m'en écraser, comme inconscient de la présence de sa famille autour de nous. Il hissa mon visage vers le sien, soulevant mes pieds de terre. Pendant la seconde la plus court qui fût, ses lèvres glacées se posèrent durement sur les miennes. Puis ce fut fini. Gardant mon visage entre ses paumes, il plongea ses prunelles splendides et brûlantes dans les miennes et me reposa sur le plancher.
    Lorsqu'il pivota pour s'en aller, ses pupilles étaient devenues étrangement mortes et vides.
    La première équipe partie, nous patientâmes. Les autres m'évitaient, respectant mon chagrin - les larmes roulaient sans bruit sur mes joues. Le silence s'éternisa, soudain interrompu par les vibrations du mobile d'Esmée qui s'en empara aussitôt et écouta le bref message que Carlisle devait lui donner.
    (...)
    J'entendis ma camionnette rugir puis s'éloigner. Jasper et Alice attendirent. La portable de cette dernière parut être collé à son oreille avant même d'avoir bourdonné.
    (...)
    - Si je puis me permettre ?
    - Tu es bien la première à demander l'autorisation, répondis-je avec un sourire forcé.
    Elle me souleva aussi aisément qu'Emmett, tendre et protectrice, puis nous nous ruâmes dehors sans éteindre derrière nous.
    Je me réveillai en pleine confusion, l'esprit embrumé et encore perdu entre rêve et cauchemars. Il me fallut plus longtemps que d'ordinaire pour me souvenir de l'endroit où je me trouvais.
    La chambre, trop insipide pour appartenir à une maison particulière - un hôtel.
    (...)
    Je tentai de me rappeler comment j'étais parvenue ici, en vain d'abord.
    Il y avait eu la longue voiture noire aux vitres plus sombres que celles d'une limousine, son moteur presque silencieux tandis que nous foncions sur la nationale à plus de deux fois la vitesse autorisée. Il y avait Alice aussi, assise à côté de moi sur la banquette arrière de cuir noire.
    (...)
    Le sommeil m'avait fuie ; bien qu'irrités, mes yeux rouges avaient refusé de se fermer, y compris quand la nuit s'était achevée pour laisser place à l'aurore, quelque part au-dessus d'un sommet peu élevé de Californie.
    (...)
    Je ne dormais toujours pas quand, passé un col, la boule de feu maintenant derrière nous avait illuminé les toits de tuiles de la vallée du Soleil. J'étais trop vidée mes émotions pour m'étonner que nous eussions accompli un périple de trois jours en un seul. J'avais contemplé sans la voir la vaste étendue plate qui s'étalait devant nous. Phoenix, les palmiers, les créosotes aux allures de chiendent, les brisures erratiques des routes qui se croisaient, les taches vertes des parcours de golf et celles turquoise des piscines, le tout noyé dans une brume légère et encadré par une ligne de crêtes courtes et rocailleuses qui n'étaient pas assez hautes pour mériter qu'on les appelât montagnes.
    (...)
    Nous avions emprunté le rond-point menant à Sky Harbor International... par jusqu'au bout. J'imagine que c'est à cet instant que j'avais sombré.
    Quoique... maintenant que j'avais évacué mes souvenirs, il me semblait garder la vague impression d'être sortie de la voiture - le soleil se couchait à l'horizon -, mon bras passé par-dessus l'épaule d'Alice, le sien ceignant ma taille et me traînant, titubante dans la pénombre chaude et sèche.
    De la chambre, j'avais tout oublié.
    (...)
    - Que faisons-nous, maintenant ?
    - Nous attendons le coup de fil de Carlisle.
    - N'aurait-il pas dû déjà appeler ?
    Je me rendis compte que j'avais marqué un point. Les yeux d'Alice papillonnèrent vers le mobile posé sur son sac avant de revenir à moi.
    - Qu'est-ce que ça signifie ? m'inquiétai-je aussitôt, des vibratos dans la gorge. Pourquoi n'a-t-il pas encore téléphoné ?
    - Parce qu'il n'a rien de nouveau à nous apprendre.
    Ses intonations étaient trop lisses. L'air fut soudain plus difficile à respirer. 
    (...)
    - Alors, de quoi as-tu peur ?
    Je notai que s'il était capable de deviner mes émotions, il en ignorait les raisons.
    - Tu as entendu Laurent, chuchotai-je. James est un tueur. Si jamais il se produisait quelque chose, s'ils étaient séparés ? s'il leur arrivait quoi que ce soit, Carlisle, Emmett... Edward... (Je déglutis.) Si cette sauvage blesse Esmée... (Je déraillai dans les aigus, au bord de l'hystérie.) Comment pourrais-je vivre, alors que je suis rseponsable ? Aucun de vous ne devrait risquer sa vie pour moi...
    (...)
    Cette fois, ce fut Alice qui me coupa la parole. Elle effleura ma joue de ses doigts glacés.
    - Edward est resté seul pendant presque un siècle. Maintenant, il t'a. Tu n'es pas consciente des changements que tu as provoqués en lui, nous si. Penses-tu que l'un d'entre nous tiendrait à croiser ses yeux pendant les cent prochaines années s'il devait te perdre ?
    Quelque peu réconfortée, je sentis la culpabilité se dissiper peu à peu. J'avais néanmoins conscience qu'il valait mieux me méfier de mes émotions quand Jasper était dans les parages.
    Ce fut une journée très, très longue.
    (...)
    Les secondes s'écoulèrent, et j'avais presque oublié sa présence quand, tout à coup, elle sauta du lit et atterrit gracieusement sur ses piedq. Etonnée, je la regardai.
    - Quelque chose à changé ! lança-t-elle avec une urgence qui ne s'adressait pas à moi.

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