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    (Hurricane Bells - Monsters)
    Dans le film :
     
    Alors que Bella se trouve sur le parking de son lycée en compaagnie de ses amis, Edward arrive.

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  • -The-Twilight-Saga-New-Moon-HD-Movie-Screencaps-emily-young-23851116-1920-800
    (Black Rebel Motorcycle Club - Done all wrong)
    Extrait de Tentation :
     
    Au bout de la piste se dressait une maison minuscule, autrefois peinte en gris. Seule une étroite fenêtre perçait la façade, à côté de la porte bleue délavée, mais la jardinière accrochée dessous débordait de soucis orange et jaune vif qui égayaient les lieux. Ouvrant la portière, Embry huma l'air.
    - Miam ! Emily cuisine.
    (...)
    Franchissant l'unique marche du perron, ils entrèrent dans la maisonnette sans frapper. Je les suivis timidement. La pièce de devant consistait pour l'essentiel en un salon ouvert sur la cuisine, comme chez Billy. Une jeune femme à la peau cuivrée et satinée, aux longs cheveux aile de corbeau, se tenait près de l'évier, occupée à sortir des brioches rebondies d'une boîte en métal pour les déposer sur une assiette en carton. 
    (...)
    La partie droite de son visage était couturée de la racine des cheveux jusqu'au menton par trois épaisses griffures rouges que le temps écoulé depuis la cicatrisation avait pâlies. Une des balafres tirait vers le bas le coin de son oeil droit, noir et en amande, une autre tordait la commissure de ses lèvres en un rictus permanent. Grâce à l'avertissement d'Embry, je réussis à me focaliser rapidement sur l'assiette de brioches. Il en émanait un délicieux arôme aux fragrances de myrtille/
    - Oh ! s'exclama Emily, surprise. Qui est-ce ?
    Je relevai la tête en tâchant de me concentrer sur le côté gauche de sa figure.
    - Bella Swan, qui d'autre ? lui dit Jared en haussant les épaules.
    Visiblement, j'avais déjà alimenté bien des discussions.
    - On peut faire confiance à Jacob pour contourner les obstacles, marmonna-t-elle en me toisant d'une façon telle que même la partie intacte de son visage autrefois splendide était hostile. Ainsi, c'est toi, la fille à vampires.
    - Oui, rétorquai-je sèchement. Et j'imagine que tu es la fille à loups ?
    Elle s'esclaffa, imitée par les garçons, et retrouva sa sérénité.
    - Oui, répondit-elle simplement. Où est Sam ? demanda-t-elle ensuite à Jared.
    (...)
    Je me servis et mrodillai dans la pâtisserie. Elle était exquise et fit du bien à mon estomac chamboulé. Embry goba tout tond sa troisième portion.
    - Gardes-en pour tes frères, le réprimanda Emily en lui assenant un coup de cuiller en bois sur la tête.
    Si le mot "frère" m'étonna, je fus bien la seule.
    (...)
    La porte d'entrée s'ouvrit soudain sur Sam.
    - Emily ! lança-t-il.
    Il y avait tant d'amour dans la façon dont il avait prononcé son prénom que je me sentis gênée, intruse. Il traversa la pièce en une seule enjambée, prit le visage de la jeune femme entre ses énormes battoirs, se courba et embrassa les estafilades sombres de sa joue droite avant de déposer un baiser sur ses lèvres.
    (...)
    Lorsque Jacob et Paul débarquèrent à leur tour, je fus soulagée. Choquée aussi de constater qu'ils riaient. Paul lança une bourrade amicale dans l'épaule de Jacob qui réagit par un léger coup de poing dans les reins. Tous deux semblaient être en un seul morceau. Jacob balaya la pièce des yeux, les posa sur moi qui, mal à l'aise, me tenais dans le coin le plus reculé de la cuisine.
    - Hé, Bella ! me salua-t-il joyeusement.
    Il s'approcha de moi, raflant au passage deux brioches.
    - Désolé pour tout à l'heure, ajouta-t-il à demi-voix. Tu tiens le coup ?
    - T'inquiète, ça va. Les brioches sont excellentes.
    (...)
    - Le repas est prêt, annonça-elle alors un terme aux préparatifs guerriers.
    Les garçons se ruèrent autour de la table, laquelle semblait bien fragile pour supporter le poids de leurs coudes, et engloutirent en un temps record la poêlée d'oeufs vaste comme une bassine qu'Emily avait placée au milieu. Elle mangea adossée au plan de tavail, comme moi, préférant sans doute s'épargner le bazar qui régnait à table, tout en les couvant d'un regard affecteux. Clairement, elle les considérait comme sa famille.
    L'un dans l'autre, rien de tout cela ne ressemblait à ce que je m'étais imaginé de la part d'une meute de loups-garous.

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  • Jacob-Black-Wallpaper-jacob-black-27258412-1280-800
    (Lupe Fiasco - Solar Midnite)
    Extrait de Tentation :
     
    Le film correspondait exactement à ce que sa promotion avait promis. Rien que pendant le générique, quatre personnes périrent dans des explosions, et une cinquième termina décapitée. (...) Mike semblait ne pas regarder l'écran. Ses traits étaient figés, ses prunelles furieuses fixées sur la bordure du rideau qu'on avait relevé. 
    (...)
    Mes deux prétendants s'étaient approprié les accoudoirs de mon fauteuil. Leurs mains rsepectives y reposaient dans une position artificielle, paume en l'air, tels des pièges à ours prêts à se refermer sur leur proie. Jacob avait l'habitude de s'emparer de ma main dès que l'opportunité s'en présentait mais ici, en plein cinéma, avec Mike qui guettait, ce geste aurait  pris une signification particulière, ce qu'il savait, j'en étais certaine. L'attitude absolument identique de Mike me laissait pantoise. Je croisais les bras contre ma poitrine en espérant qu'ils se maîtriseraient.
    Ce fut Mike qui renonça le premier. A environ la moitié du film, il retira son bras et, s'inclinant, appuya son menton sur ses mains. D'abord, je crus qu'une des images atroces qui défilaient sous nos yeux le chamboulait, mais il geignit, ce qui m'alerta.
    - Ca va, Mike ? chuchotai-je.
    Le couple devant nous se retourna quand il poussa une nouvelle plainte.
    - Non, haleta-t-il. Je crois que je suis malade.
    La lumière tamisée provenant de l'écran me permit de distinguer le voile de sueur qui perlait sur son visage. Il grogna encore, puis se précipita vers la sortie.

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  • SuperHuman-jacob-black-8102403-1280-720
    (The Magic Numbers, Amadou, Mariam - All I believe in)
    Extrait de Tentation :
     
    - Tu t'y connais en motos, Jacob ?
    - Couci-couça. Mon pote Embry a un trial. Il nous arrive de bricoler ensemble dessus. Pourquoi ?
    (...)
    - J'ai mis la main sur deux machines qui ne sont pas un meilleur de leur forme. Je me demandais si tu saurais les réparer.
    - Cool, rigola-t-il, apparemment enchanté par le défi. Je peux toujours essayer.
    - Juste un truc ! le previns-je, l'index levé. Charlie est contre ces engins. S'il l'apprenait, il mourrait sans doute d'un infarctus. Donc pas un mot à Billy.
    - T'inquiète, je comprends.
    (...)
    - Une minute ! Tu as l'âge ? C'est quand ton anniversaire ?
    - Tu l'as râté, railla-t-il. J'ai enfin euu seize ans.
    - Non que ça t'ait jamais empêché de conduire avant. Désolée d'avoir manqué l'évènement.
    - Pas de soucis. Je ne fête pas le tien non plus. Tu en es à combien, quarante ?
    - Pas loin, maugréai-je.
    (...)
    - Quand comptes-tu les apporter ?
    - Elles sont dans la camionnette, avouai-je, gênée.
    Il ne sembla pas vexer.
    (...)
    Jacob déchargea rapidement les machines et les roula l'une après l'autre jusqu'au bosquet où je me cachais. Ca avait l'air facile, alors que je les avais trouvées extrêment lourdes.
     
    Dans le film :
     
    Musique de fond alors que Jacob décharge les motos. Elle s'arrête quand Bella éteind la radio.

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  • jacob-bella-bedroom
    (Dreamcatcher)
    Extrait de Tentation :
     
    - Qu'est-ce que tu fiches ici ? balbutiai-jen en identifiant Jacob.
    (...)
    - Fiche le camp ! sifflai-je en insufflant autant de venin que possible dans mon ordre.
    Il cilla, surpris, protesta.
    - Non ! Je suis venu m'excuser?
    - Je ne veux pas de tes excuses.
    Je tentai de la repousser dehors - si je rêvais, il ne risquait pas grand-chose, n'est-ce pas ? Sans résultat, car il ne broncha pas d'un millimètre. Je cessai de le toucher, reculai d'un pas. Il était torse nu, bien que l'air s'engouffrant de l'extérieur fût assez froid pour que je frissonne. Le contact de mes mains sur sa peau m'avait mise mal à l'aise. Il irradiait de chaleur, comme la fois où j'avais effleuré son front, dans la voiture.
    (...)
    - Ben..., commença-t-il aspirant profondément. Flûte ! Ben... je... je suis désolé, Bella.
    Il était sincère, aucun doute, même si la colère le possèdait encore.
    - Pourquoi es-tu revenu ? Je n'ai rien à faire de tes excuses, Jacob.
    - Je sais, murmurra-t-il. Mais je ne pouvais pas laisser les choses en l'état. C'était affreux, cet après-midi, je regrette.
    - Je n'y comprend rien.
    - Ca ne m'étonne pas. Laisse-moi t'expliquer...
    Il s'interrompit soudain, bouche ouverte, comme si quelqu'un avait coupé le son. Puis il respira, et reprit, cédant de nouveau à l'irritation.
    - Malheureusement, je n'en ai pas le droit. J'aimerais tant...
    J'enfouis ma tête dans mes mains.
    - Pourquoi ? gémis-je.
    Il ne répondit pas tout de suite. J'écartai légèrement mes doigts et découvris, décontenancée, qu'il avait les yeux à demi fermés, les mâchoires serrées, les sourcils froncés.
    (...)
    - Dis-moi, Bella, t'a-t-on déjà confié un secret que tu n'avais le droit de répéter à personne ?
    Il souleva les paupières, me fixa d'un air entendu. Je pensai immédiatement aux Cullen, priant pour que ma culpabilité ne soit pas trop discernable.
    - Une chose dont tu sentais qu'il fallait éviter que Charlie ou ta mère l'apprennent ? précisa-t-il. Dont tu n'aurai parlé à personne, même pas à moi ? Même aujourd'hui ?
    Je gardai le silence, tout en sachant qu'il le prendrait pour un aveu.
    - Acceptes-tu d'admettre que je suis... dans une situation identique ? Parfois, la loyauté t'empêche d'agir comme tu le voudrais. Parfois, ce secret, il ne t'appartient pas de le dévoiler.
    (...)
    - J'ignore pourquoi tu es ici, Jake, si c'est pour me poser  des devinettes au lieu de m'apporter des éclaircissements.
    - Excuse-moi. Je voudrais vraiment pouvoir t'expliquer.
    (...)
    - Ce qui me tue, reprit-il brusquement, c'est que tu sais. Je t'ai déjà tout dit !
    - Pardon ?
    Il respira un bon coup et se pencha vers moi ; son tourment laissa place à une intensité incendiaire. Lorsqu'il ouvrit la bouche, son haleine était aussi brûlante que sa peau.
    - Tu es au courant, Bella ! Il m'est certes défendu de te parler, mais toi, il suffirait que tu devines pour nous sortir de cette impasse?
    - Deviner ? Quoi donc ?
    - Mon secret. Tu peux le faire. Parce que tu le connais déjà.
    (...)
    - Souviens-toi de notre première rencontre. Sur la plage de La Push. Tu y es ?
    - Oui.
    - Décris-la-moi.
    (...)
    - Tu m'as raconté des histoires effrayantes..., poursuivis-je dans un souffle. Des légendes quileutes.
    - Oui, s'exclama-t-il avec ferveur. C'est ça ! Rappelle-toi !
    (...)
    Seul un de ses récits avait réellement compté, pour moi. Il avait commencé par d'autres, mais ce prélude sans importance était flou, dans mon esprit fatigué. Je secouai la tête. Exaspéré, Jacob sauta du lit. Il appuya ses poings contre son front, se mit à respirer à ses petits coups rapides et furieux.
    - Tu le sais, tu le sais, marmonna-t-il pour lui-même.
    (...)
    - ... ça te reviendra. Je crois deviner pourquoi tu n'a retenu qu'une légende, ajouta-t-il aigrement avant de se rasseoir près de moi. M'autorises-tu à te poser une question à ce sujet ? Ca m'a toujours intrigué.
    - Quel sujet ?
    - Les vampires.
    Interdite, je le dévisageai. Sans attendre ma réponse, il enchaîna.
    - Franchement, tu ne te doutais de rien ? C'est vraiment moi qui t'ai révélé ce qu'il était ?
    (...)
    Il ferma les yeux comme s'il souffrait physiquement. J'en fus effarée. Plus même, j'eus une bouffée de haine. Je détestais qu'il eût mal.
    (...)
    - Tu n'as aucun aucun moyen de te libérer ? chuchotai-je en effleurant les picots de sa nuque tondue.
    Ses mains se mirent à trembler.
    - Non, chuchota-t-il, les paupières toujours closes. Je suis lié à vie. Condamné à perpétuité. Plus, peut-être, ajouta-til avec un rire sans joie.
    - Oh ! geignis-je. Et si nous nous sauvions ? Juste toi et moi ? Si nous quittions cet endroit et laissions Sam derrière nous.
    - Il ne s'agit pas d'une chose que je peux fuir, Bella. Et pourtant, si j'en avais le loisir, je partiraos avec toi. (Ses épaules aussi tremblaient, à présent.) Ecoute, soupira-t-il, il faut que je m'en aille.
    (...)
    Il sourit, soudain, d'un sourire qui n'appartenait pas à mon Jacob ni à celui de Sam, plutôt un drôle de mélange des deux.
    - Toutefois, ça m'aiderait beaucoup si tu devianais mon secret toute seule. S'il te plaît.
    - D'accord, répondis-je mollement.
    (...)
    Il se leva, s'approcha de la fenêtre.
    - Ne sois pas idiot, Jake, tu vas te casser une jambe. Passe par la porte, Charlie dort.
    - Je ne risque rien, objecta-t-il.
    (...)
    En passant devant moi, il hésita, les traits empreints d'une expression de souffrance aiguë. Il tendit la main en un geste suppliant. Je la pris et, soudain, il m'attira à lui, si brutalement que je rebondis contre son torse.
    (...)
    - Dors, Bella, tu dois avoir les idées claires. Je sais que tu trouveras. J'en ai besoin. Je refuse de te perdre, pas pour ça.
    En une enjambée, il fut à la porte, qu'il ouvrit sans bruit avant de disparaître.

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  • NewMoonBellaLaurentandEdward
    (Wolves vs Vampire)
    Extrait de Tentation :
     
    A cet instant précis, une silhouette émergea des arbres, du côté nord, à quelques trente pas de là.
    En un éclair, une multitude d'émotions me traversa. Il y eut d'abord la surprise. (...) Puis, à mesure que mes yeux notaient l'immobilité absolue, la peau blafarde, ce fut une bouffée d'espérance qui me submergea. Je la réprimai sans merci, luttant contre un mal tout aussi viloent quand mon regard se porta sur la figure surmontée de cheveux noirs, les traits qui n'étaient pas ceux que j'aurais voulu voir. Alors vint la peur. Car si ce visage n'était pas celui pour lequel je me serais damnée, il était suffisamment proche pour que je devine que l'homme qui me faisait face n'était pas un randonneur égaré. Enfin, un éclair de déjà-vu me traversa.
    - Laurent ! m'exclamai-je, à la fois stupéfaite et heureuse.
    Réaction pour le moins irrationnelle, et mieux aurait valu que je m'arrête à la peur.
    (...)
    - Bella ?
    Il paraissait encore plus ahuri que moi.
    (...)
    - Quand j'ai découvert que la maison des Cullen était vide, j'ai cru qu'ils avaient déménagé.
    La mention du nom fit saigner les bords à vif de la plaie de mon coeur, et il me fallut une seconde pour me ressaisir. Laurent attendait, curieux.
    - C'est bien le cas, finis-je par confirmer.
    - Hum..., marmonnna-t-il. Je suis surpris qu'ils t'aient laissée ici. N'étais-tu pas le chaton favori de l'un des leurs ?
    Ca avait été dit en toute innocence, sans attention de blesser.
    - Quelques chose comme ça, admis-je avec une moue sarcastique.
    - Hum..., répéta-t-il, pensif.
    (...)
    - Ils reviennent souvent en visite ? s'enquit-il sur un ton toujours aussi décontracté.
    Sauf que son corps s'inclina légèrement vers moi.
    "Mens !" me chuchota anxieusement la voix de velours magnifique qui hantait ma mémoire.
    Je tressaillis. Je n'aurais pas dû : n'étais-je pas menacée par le pire danger qui fût ? En comparaison, la moto, c'était de la petite bière.
    - De temps à autre, obéis-je en tâchant d'adopter des intonations sereines et légères. Le temps me dure, j'imagine. Vous savez combien ils peuvent se montrer distraits...
    Houps ! Je divaguais, là. Je me tus.
    - Hum..., marmonna-t-il pour la troisième fois. L'odeur de la ville semble pourtant indiquer qu'ils n'y ont pas remis les pieds depuis un bon moment.
    "Il faut que tu fasses mieux que ça, Bella", m'intima le ténor.
    - Je ne manquerai pas de signaler à Carlisle que vous être passé. Il regrettera sûrement de vous avoir loupé. (Je fis mine de réfléchir.) En revanche, mieux vaudra que je n'en dise rien à... Edward (j'eus un mal fou à prononcer le prénom, et ma grimace dut gâcher mon coup de bluff), vu son mauvais caractère... vous n'avez pas oublié, j'en suis sûre. Ce qui s'est produit avec James continue de l'irriter prodigieusement.
    (...)
    - Vraiment ? releva-t-il avec bonne humeur... et scepticisme.
    - Oui.
    Je m'étais délibérément cantonnée à une réponse courte, histoire de ne pas trahir mon effroi. Tranquillement, Laurent se déplaça d'un pas, et je ne manquai pas de remarquer que cela le rapprochait de moi. Aussitôt, le ténor subliminal réagit en feulant.
    (...)
    - Victoria vouas a-t-elle retrouvé ? demandai-je, le souffle court et prête à tout pour le distraire de ses intentions.
    (...)
    - Oui, reconnut-il avec réticence. D'ailleurs, si je suis dans le coin, c'est parce que j'ai accepté de lui rendre service... Elle ne va pas être très contente, ajouta-t-il e  grimaçant.
    - De quoi ? l'invitai-je à poursuivre.
    Les yeux braqués sur la forêt, il ne me scrutait plus. J'en profitai pour m'éloigner de lui. Il se retourna vers moi, me sourit avec l'air d'un ange démoniaque.
    - De moi, parce que je vais te tuer, expliqua-t-il dans un ronronnement séduisant.
    J'accusai le coup, reculai encore. Dans mon crâne, le feulement se transforma en grondement.
    - Elle tenait à te garder pour elle, continua allègrement Laurent. Tu l'as tellement... contrariée.
    - Moi ? couinai-je.
    - Je sais, c'est un peu surprenant. Mais comprends que James était son compagnon. Ton Edward l'a éliminé.
    (...)
    - Elle a estimé plus approprié de te tuer, et non Edward, enchaîna Laurent, insensible à mes réactions. Une vengeance équitable, sans doute. Oeil pour oeil... ami pour ami. Elle m'a chargé de déblayer le terrain, pour ainsi dire. Je n'avais pas imaginé que tu serais aussi facile à attrapper. A la réflexion, son plan n'était pas très solide. Elle n'aura pas la revanche qu'elle souhaitait - après tout, tu ne dois plus beaucoup compter pour lui, puisqu'il t'a abandonnée ici, sans protection.
    (...)
    - Il devinera que c'est vous, murmurai-je docilement. Vous ne vous en tirerez pas comme ça.
    - Tiens donc ? s'esclaffa l'autre en examinant les environs. L'odeur sera balayée par les prochaines pluies. Personne ne trouvera ton cadavre. (...) Cela n'a rien de personnel, crois-moi, ce n'est que de la soif.
    "Implore-le !", m'enjoignit la voix.
    - Je vous en prie.
    Laurent secoua le menton.
    - Regarde les choses ainsi, Bella, dit-il gentiment. tu as beaucoup de chance que ce soit moi qui t'aie trouvée.
    - Ah bon ?
    Je titubai en arrière ; il avança, agile et gracieux.
    - Oui. Je te promets que ce sera rapide. Tu ne sentiras rien. Bien sûr, je mentirai à Victoria, juset pour la calmer. Si tu savais ce qu'elle t'a préparé, Bella... (Il agita lentement la tête, presque comme s'il était dégoûté.) Je te jure que tu me remercierais d'être intervenu.
    (...)
    A travers mes yeux étrécis, je vis Laurent cesser de renifler et tourner brutalement la tête vers la gauche.
    (...)
    - Non..., murmura-t-il, si bas que je l'entendis à peine.
    Pour le coup, je me sentis obligée de sortir de mma transe. J'inspectai les alentours, cherchant ce qui avait interrompu le prédateur et prolongé ma vie de quelques secondes. Au premier abord, je ne distinguai rien et reportai mon attention sur Laurent, qui s'éloignait de plus en plus vite, les pupilles rivées sur les bois. C'est alors que je la découvris : une immense silhouette noire qui sortait du couvert des arbres, silencieuse comme une ombre. Le long museau se retroussa, dévoilant des incisives aiguisées commes des poignards. Un feulement sinistre s'échappa de la gueule, roulant dans la clairière comme l'écho lointain du tonnerre. Le fameux ours.
    (...)
    Figée par l'horreur, j'observai le phénomène, me creusant la cervelle pour tenter de définir sa nature. Son apparence et sa démarche évoquaient indubitablement des origines caninces. Malgré moi, je n'envisageai qu'une possibilité. Je n'aurai jamais cru qu'un loup puisse être aussi grand. Le monstre grogna derechef, déclenchant mes frissons.
    Laurent continuait à battre en retraire, et ma curiosité réussit à supplanter mon angoisse. Pourquoi ce recul ? Aussi monumental soit-il, le loup n'était qu'un animal. Depuis quand les vampires craignaient-ils les animaux ? Or, Laurent avait peur. A l'instar des miens, ses yeux étaient agrandis par la terreur.
    Comme pour répondre à mes interrogations, le géant ne fut soudaint plus seul. Deux autres colosses de la même espèce surgirent sans bruit dans la clairière et vinrent le flanquer de chaque côté.
    (...)
    Je n'eus pas le temps de réagir - déjà, deux bêtes supplémentaires arrivaient, et la meute se posta en forme en V, tel un vol d'oies sauvages mmigrant vers le sud.
    (...)
    L'animal brun-roux tourna légèrement la tête vers moi en entendant mon exclamation. L'espace d'une fraction de seconde, son regard profond croisa le miens, bien trop intelligent pour une bête sauvage. Je pensai tout à coup à Jacob, fus une fois encore submergée par la gratitude. 
    (...)
    Un nouveau grondement émis par le chef de la bande amena le loup rouille à se reconcentrer sur Laurent. Le choc et la peur de ce dernier étaient palpables. Autant je comprenais le premier, autant la deuxième me surprenait, et je fus ébahie lorsque, sans prévenir, il tourna les talons et s'évapora dans la forêt.
    (...)
    En moins d'une seconde, la meute se rua à sa poursuite, traversant la trouée en quelques bonds puissants, grognant et jappant si bruyamment que je me bouchai les oreilles. Le vacarme s'évanouit avec une rapidité étonnante quand les bêtes eurent disparu dans les sous-bois.

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  • 2671403978_1
    (Memories of Edward)
    Extrait de Tentation :
     
    Une fois garée à l'emplacement habituel, je mis un bon quart d'heure à comparer la petite aiguille de la boussole et les indications portées sur le plan, à présent froissé. Une fois raisonnablement certaine que je suivais la bonne ligne du réseau tracè par Jacob, je m'enfonçai dans la forêt.
    Elle grouillait de vie, ce jour-là, tout son petit peuple profitant de l'absence d'humidité temporaire. Néanmois, et nonobstant le gazouillis des oiseaux, le bourdonnement des insectes qui voletaient autour de ma tête et, parfois, la fuite précipitée des mulots dans les buissons, elle me paraissait plus inquiétante que d'ordinaire. Elle me rappelait mon plus récent cauchemar. J'avais conscience que c'était parce que j'étais seul, dépossédée des sifflements joyeux de Jacob et du bruit d'une deuxième paire de chaussures martelant lle sol trempé.
    Plus j'avançais dans les tréfonds des bois, plus mon malaise augmentait. J'avais du mal à respirer, pas à cause de la fatigue, mais parce que cet imbécile de trou se manifestait de nouveau dans mon coeur. Les bras étroitement croisés autour de mon torse, je tâchai de bannir la souffrance que provoquaient mes réflexions. Je faillis rebrousser chemin, y renonçai cependant, tant je détestais l'idée de gaspiller les efforts que j'avais fournis.
    Peu à peu pourtant, le rythme de mes pas finit par engourdir mon esprit et ma douleur. Mon pouls s'apaisa, et je fus heureuse de ne pas avoir cédé à la facilité. Je commençais à m'améliorer, dans cette petite guérilla. Je sentais que j'étais déjà plus leste. Je peinai en revanche à évaluer l'efficacité de ma progression. Je croyai avoir parcouru dans les six kilomètres et je n'avais pas entamé ma traque des lieux lorsque, avec une soudaineté qui me désorienta, je passai sous l'arche basse que formaient deux érables et, fendant des fougères qui poussaient à hauteurs de poitrine, je trébuchai dans la clairière.
    Je sus immédiatement que cétait le bon endroit. Jamais je n'avais vu de trouée si parfaitement symétrique. Elle était aussi ronde que si l'on avait voulu créer un cercle sans défaut, arrachant des troncs sans cependant laisser de traces de cette violence dans l'herbe ondoyante.
    (...)
    C'étaient les mêmes lieux... hélas, ils ne recelaient pas ce que j'étais venue y chercher. Ma déception fut presque immédiate. Je m'affalai sur place, à la lisière de arbres, haletante. A quoi bon aller plus loin ? Rien ne s'attardait, ici.
    (...)
    Cet endroit n'avait rien de spécial sans lui. Je ne savais même pas précisément ce que j'avais espéré ressentir, mais la trouée était dénuée d'atmosphère, dénuée de tout, comme n'importe où. Comme mes mauvais rêves. J'en avais le vertige.
    (...)
    Ces lieux renfermaient trop de douleur pour que je l'endure. L'eût-il fallu, j'eusse rampé hors d'ici.

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  • rain1
    (Break Up)
    Extrait en Tentation :
     
    Je m'arrêtai devant la maison, coupai le contact et baissai ma fenêtre. L'air était étouffant, ce jour-là, sans un souffle de vent. Posant mes pieds sur le tableau de bord, je m'installai pour une longue attente.
    Un mouvement à la périphérie de mon champ de vision attira mon regard. Billy m'observait de derrière la fenêtre du salon, comme perdu.
    (...)
    - Qu'est-ce que tu fiches ici, Bella ? gronda Jacob.
    J'ouvris des yeux grands comme des soucoupes. Il avait changé de façon radicale. D'abord, ses cheveux, ses magnifiques cheveux, avaient disparus ; tondus de près, ils couvraient son crâne d'un lustre noir d'encre qui évoquaient du satin. Les arêtes de son visage en semblaient durcies, resserrées, et comme... vieillies. Son cou et ses épaules étaient différents  aussi, plus épais. Ses mains, accrochées au cadre de la fenêtre, paraissaient énormes, leurs tendons et leurs veines encore plus proéminents sous la peau cuivrée. Ces transformations physiques étaient cependant anodines, comparées à l'expression qu'il arborait, et qui le rendait presque méconnaissable. A l'instar de la chevelure, le sourire ouvert et amical s'était envolé, la chaleur de ses prunelles s'était transmutée en un ressentiment ténébreux qui me dérangea immédiatement. Il y avait une part d'ombre chez Jacob, désormais. J'eus l'impression que mon soleil avait implosé.
    - Jacob ? chuchotai-je.
    (...)
    - Que veux-tu ? demanda  Jacob, la rage l'empourprant à mesure qu'il devinait les émotions qui me secouaient.
    - Te parler, murmurai-je faiblement, dévastée.
    (...)
    - Ce n'est pas ce que tu crois, reprit-il d'un ton soudain très las. Ni ce que je croyais. J'étais loin du compte.
    - Qu'est-ce que c'est alors ?
    Il m'observa un long moment, pesant le pour et le contre, sans que le courroux déserte jamais complètement ses iris.
    - Je n'ai pas le droit de te le révéler, finit-il par lâcher.
    - Je pensais que nous étions amis, répliquai-je, les dents serrées.
    - Nous l'étions, riposta-t-il aussitôt en appuyant sur le passé.
    - Mais tu n'as plus besoin d'amis, c'est ça ? Tu as Sam, maintenant. Sam que tu as toujours tellement respecté, si je me souviens bien.
    - Je me trompais.
    (...)
    - Je t'en pris, Jake, raconte-moi ce qui se passe. Moi, je te serai peut-être d'un quelconque secours.
    - Plus personne ne me soulagera, geignit-il.
    - Mais que t'a-t-il fait ? m'écriai-je, et les larmes me montèrent aux yeux.
    J'avança vers lui, bras ouverts ; il recula, mains levées en un geste défensif.
    - Ne me touche pas ! souffla-t-il.
    (...)
    - Tu l'auras voulu ! S'il faut blâmer quelqu'un, prends-en-toi donc à ces répugnants buveurs de sang que tu aimes tant.
    J'en fus estomaquée. Ses mots m'avaient poignardée. La douleur se répandit dans mon corps en suivant ses chemins habituels, la plaie béante le déchirant le coeur. Le pire cependant, c'était l'assurance avec laquelle il avait proféré ses accusations, et la colère qui le dominait.
    - Je t'avais prévenue, ajouta-t-il.
    - Je ne vois pas de qui tu parles.
    - Je crois que si, au contraire. Ne m'oblige pas à préciser, je n'ai pas envie de te faire du mal.
    - Je ne vois pas du qui tu parles, répétai-je.
    - Des Cullen, lâcha-t-il lentement en scrutant mon visage. Je sais commment tu réagis lorsqu'on prononce ce nom.
    (...)
    - Que leur reproches-tu ?
    Soudain, il colla son visage à un centimètre du mien, les yeux incendiés par la fureur.
    - D'exister ! siffla-t-il.
    (...)
    - Rentrons. Nous n'avons plus rien à nous dire.
    - Tu plaisantes ? bégayai-je. Tu ne m'as encore rien dit du tout !
    Il s'éloigna à grand pas, me plantant là.
    (...)
    - Attends ! hurlai-je quand il fila vers la maison.
    Il me regarda, ses mains temblaient de nouveau.
    - Rentre chez toi, Bella. Je ne peux plus te fréquenter.
    Le chagrin, bête et futile, se révéla incroyablement puissant. Le larmes revinrent.
    - Es-tu en train de... rompre avec moi ?
    (...)
    - Même pas ! ricana-t-il, amer. Sinon, je t'aurais dit "restons amis". Je n'ai même pas le droit à ça.
    (...)
    - Je suis désolé, Bella, répondit-il avec une froideur qui n'était pas lui.
    Je ne parvenais pas à croire qu'il fût sincère. J'avais plutôt l'impression que ses yeux furieux essayaient de me transmettre autre chose ; hélas, le message m'échappait.
    (...)
    - Je suis navrée de ne pas avoir pu.. plus tôt... j'aimerais changer ce que j'éprouve pour toi Jacob.
    J'étais si désespérée à l'idée de le perdre que je déformais la vérité au point de la transformer en mensonge.
    - Peut-être que... que j'arriverai à changer, ajoutai-je. Si tu m'en donne le temps... s'il te plaît, ne l'abandonne pas maintenant, je ne le supporterai pas.
    En un éclair, ses traits passèrent de l'irritation à la douleur. Ses doigts tremblants se tendirent vers moi.
    - Non, Bella, je t'en prie. Ne pense pas ça. Ne crois pas que c'est ta faute. Je suis responsable. Je te jure que tu n'y es pour rien.
    (...)
    - Je ne suis plus assez bien pour rester ton ami, précisa-t-il. Je ne suis plus le même. Je ne t'apporterai rien de bon.
    (...)
    - Je suis désolé, Bella, répéta-t-il, à peine audible.
    Sur ce, il s'enfuit à toutes jambes dans la maison.
    Je restai figée sur place.
    (...)
    J'avais les yeux rivés sur la maison. Jacob allait ressortir. C'était obligé.
    (...)
    La porte finit par s'ouvrir et, soulagée, j'avançai d'un pas.
    Billy roula son fauteuil dans l'encadrement ; je n'apercevais personne derrière lui.
    (...)
    Son regard était empli de pitié. C'est elle qui eut raison de moi. Muette, je grimpai dans ma voiture, tel un robot. J'avais laissé les fenêtres baissées, et les sièges étaient humides et glissants. Aucune importance, j'étais déjà tempée.

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  • jacob_and_bella_cinema_by_masochisticlove
    (I Need You)
    Extrait de Tentation :
     
    En soupirant, je m'installai près de lui (...) et, comme par hasard, dès que je me fus assise, il passa son bras autour de mes épaules.
    - Jack ! protestai-je en reculant.
    Il ôta son bras, l'air pas lem oins du monde vexé par ma rebuffade. Au lieu de ça, il s'empara fermement de ma main, et ses doigts emprisonnèrent mon poignet lorsque j'essayai de la lui reprendre. D'où lui venait ce culot infernal ?
    - Juste une seconde, Bella, lâcha-t-il calmement. J'ai besoin de savoir.
    Je pinçai les lèvres. Je n'avais pas envie de cette confrontation. Ni maintenant, ni jamais. Rien n'était aussi important dans mon existence désormais que Jacob Black. Malheureusement, il paraissait prêt à tout gâcher.
    - Quoi ? marmonnai-je, revêche.
    - Tu m'aimes bien, non ?
    - Tu sais que oui.
    (...)
    - C'est encore l'autre, n'est-ce pas ?
    Je flanchai. C'était étrange. D'instinct, il paraissait avoir compris qu'il ne fallait pas prononcer son prénom.
    (...)
    - Tu n'es pas obligée d'en parler, me rassura-t-il.
    J'acquiesçai, reconnaissante.
    - Mais ne te fâche pas après moi parce que je m'accroche à tes basques, d'accord ? enchaîna-t-il en caressant le dos de ma main. Parce que je ne renoncerai pas. Du temps, j'en ai à revendre.
    (...)
    - Je n'arrive pas à envisager comment je pourrais me passer de toi, avouai-je.
    - Voila qui me permettra de tenir le coup ! s'exclama-t-il, ravi.
    - N'empêche, n'attends pas plus de moi, l'avertis-je en m'effroçant de récupérer mes doigts.
    Il s'y agrippa encore plus fort.
    - Que je te tienne la main ne t'ennuie pas vraiment, hein ?
    - Non, soupirai-je.
    (...)
    - Alors où elle le problème ?
    - Le problème, c'est que ce geste signifie autre chose pour moi que pour toi.
    - Ca, c'est mon problème.
    - A ta guide, grommelai-je, mais ne l'oublie pas?
     

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  • Cartes New Moon 03
    (Ok go - shooting the moon)
    Extrait de Tentation :
     
    Le garage était une cachette idéale. Le fauteuil roulant de Billy n'aurait pu franchir la bande de terrain inégale qui le séparait de la maison.
    Jacob entreprit immédiatement de démantibuler la moto rouge, celle qui m'était réservée, après m'avoir ouvert la Golfe pour que je m'y installe plutôt que par terre. Tout en s'activant, il bavardait allégrement, n'exigeant rien de moi qu'un minimum d'encouragements pour entretenir la conversation. Il mm'informa des progrès de son année de Seconde, jacassant à qui mieux mieux sur ses cours et ses deux meilleurs amis.
    (...)
    Ce fut une drôle de journée. Je m'amusai bien, y compris chez le ferrailleur, sous la pluie battante et de la boue jusqu'aux chevilles. D'abord, je mis ça sur le compte de contrecoup consécutif à la perte de mon apathie, puis cette explication me parut un peu maigre. C'était plutôt, et pour l'essentiel, la présence de Jacob. Pas seulement parce qu'il était presque toujours content d'être avec moi, ni parce qu'il ne me reluquait pas du coin de l'oeil, guettant un geste susceptible de prouver que j'étais folle eou dépressive. Cela n'avait aucun rapport avec moi ; ça ne tenait qu'à lui seul. Il était d'une nature heureuse et transportait cette joie de vivre partout avec lui, telle une aura, en contaminant quiconque se trouvait dans les parages. Tel un soleil, il réchauffait ceux qui avaient l'heur de se trouver dans le champ de son rayonnement. De façon totalement naturelle, qui plus est. Pas étonnant donc que je m'accroche à lui comme une moule à son rocher.
    (...)
    Dès que le l'aperçus, ma poitrine se détendit, je respirai plus aisément.
    - Salut ! me lança-t-il.
    - Salut, Jacob.
    Je lui souris, saluai d'un geste de la main Billy, installé près de la fenêtre.
    - Mettons-nous au boulot, murmura Jacob avec impatience.
    - Sérieux, tu n'en as pas assez de moi ?
    Il devait commencer à se dire que je cherchais désespérément à échapper à ma solitude.
    - Pas encore, plaisanta-t-il en se dirigeant vers le garage.
    - En tout cas, jure-moi de me prévenir quand ke te taperai sur les nerfs. Je ne tiens pas à être un boulet.
    - D'accord, s'esclaffa-t-il. Mais, à ta place, je n'y compterais pas trop.
    Dans son atelier, je fus surprise de découvrir la moto rouge sur sa béquille. Oublié, le vieux tas de rouille.
    (...)
    Je me garai derrière chez les Black, à l'abri des arbres, afin de nous permettre de déplacer les motos plus aisément. Lorsque je sortis, deux taches de couleur étincelantes le sautèrent aux yeux - deux engins rutilants, l'un rouge, l'autre noir, cachés sous un épicéa et invisibles de la maison. Jacob avait assuré. Un bout de ruban bleu décorait chaque guidon. 

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