• Bella_Renee_Eclipse_01
     (Bella's Truckflorida)
    Extrait de Hésitation :
     
    - Tu es bien silencieuse, fit remarquer Edward. L'avion t'a rendue malade ?
    - Non.
    - Tu es triste d'être partie ?
    - Plutôt soulagée, je crois.
    Il se tourna vers moi, perplexe. Inutile de lui demander de regarder devant lui, même si je détestais qu'il quittât le pare-brise des yeux.
    - Renée est tellement plus intuitive que Charlie, expliquai-je. Ca me rend nerveuse.
    - Ta mère est dotée d'un esprit très intéressant, s'esclaffa-t-il. Enfantin et perspicace à la fois. Elle envisage les choses d'une manière très personnelle.
    Perspicace. Oui, du moins quand elle prêtait attention aux autres. En général, elle était si déroutée par sa propre existence qu'elle avait tendance à occutler le reste. Ce week-end, cependant, elle m'avait observée avec beaucoup d'acuité. (...) Les embrassades et cris de joie passés, elle ne nous avait pas quittés du regard, ses grands yeux bleus se teintant peu à peu d'un éclat interrogateur et soucieux.
    Ce matin encore, nous avions fait une longue promenade sur la plage. Elle avait tenu à me montrer les merveilles de son nouvel environnement, en espérant toujours, sans doute, que le soleil finirait pas m'attirer loin de Forks. Elle avait aussi désiré me parler seule à seule, ce qui n'avait pas été difficile à obtenir : Edward s'était inventé un exposé à terminer en guise d'excuse pour ne pas sortir dans la journée.
    (...)
    - Belle ? avait demandé Renée en fixant les vagues qui s'écrasaient doucement sur la grève.
    - Oui ?
    - Je suis inquiète, avait-elle soupiré en évitant de me regarder.
    - Pour quoi ? m'étais-je aussitôt affolée. Je peux t'aider ?
    - Pas pour moi. Pour toi... et Edward.
    (...)
    - Votre relation est bien plus sérieuse que ce que je pensais.
    (...)
    - Votre liaison est étrange, avait-elle continué, sourcils froncés. Il est si... protecteur envers toi. Comme s'il était prêt à se jeter devant une balle de pistolet pour te sauver.
    - C'est donc si mal ? avais-je plaisanté.
    - Non. Juste différent. Il éprouve des sentiments très fort pour toi... tout en se montrant prudent. J'ai l'impression de ne pas bien saisir ce qui vous unit. Comme si vous partagiez... un secret.
    - Que vas-tu inventer, maman ? m'étais-je empressée de protester en feignant la légèreté.
    Pourtant j'avais l'estomac noué. J'avais oublié à quel point ma mère était capable de discernement. Parfois, sa vision simpliste du monde et sa distraction naturelle étaient ballayées par des illuminations qui la menait droit à la vérité. Cela ne m'avait pas posé de problème auparavant, n'ayant jamais eu de secret pour elle.
    - Et ce n'est pas que lui, avait-elle précisé. Tu verrais ton comportement en sa présence !
    - Comment ça ?
    - Tu te déplaces comme si tu t'orientais systématiquement en fonction de lui. Lorsqu'il bouge, même un tout petit peu, tu ajustes ta position à la sienne. On dirait des aimants... une sorte de réaction gravitationnelle. A croire que tu es un satellite. C'est très bizarre.
    (...)
    - Je suis sotte, hein ?
    Cette réflexion m'avait destabilisée pendant une seconde. Renée était si influençable ! Ce travers se révélait parfois positif, car ses idées manquaient souvent de sens pratique. En même temps, j'étais peinée de constater à quelle vitesse elle s'était rangée à mes arguments banals, d'autant que, pour le coup, elle avait parfaitement raison.
    - Mais non, m'étais-je ressaisie, tu es juste une mère.
    (...)
    Les doigts glacés d'Edward caressèrent ma joue, me ramenant à l'instant présent. Il se pencha, embrassa mon front.

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  • capture-20130220-221416
    (Bombay Bicycle Club - How can you swallow so much sleep)
    Extrait de Hésitation :
     
    Un entrain surprenant s'empara de moi quand je sortis du cours d'espagnol pour gagner la cafétaria. La raison n'en était pas seulement que je marchais main dans la main avec l'être le plus parfait qui fût, bien que ce détail comptât certainement.
    Entrait en jeu aussi la fin de mnon châtiment, le retour de mon émancipation.
    A moins que cela n'eût rien à voir avec moi, mais avec l'atmosphère jubilatoire qui planait sur le lycée. La fin de l'année se dessinait et, surtout pour les terminales, elle s'accompagnait d'une effervescence perceptible. La liberté était si proche qu'on pouvait la palper, la goûter. Elle se manifestait partout. Multiples affiches sur les murs de la cantine, poubelles débordant de dépliants multicolores rappelant aux élèves d'acheter l'annuaire de l'établissement ou des badges souvenirs, annonces diverses et variées sur la date limite de commande des robes et toques de cérémonie, modèles d'invitations ; publicités roses invitant à participer au bal de fin d'année (pouah !).
    (...)
    - Alice ? Alice ?
    La voix d'Angela me tira de ma rêverie. Mon amie agitait la main devant la figure figée et insondable d'Alice, une expression familière qui déclencha une vague d'affolement en moi. Ce regard vide indiquait qu'elle était en train de voir autre chose que la scène banale alentour, un évènement pourtant réel qui se produirait, dans peu de temps au demeurant. Mon sang se glaça dans mes veines. Soudain, Edward éclata de rire, bruit naturel et détendu qui eut le don d'attirer l'attention d'Angela et de Ben, tandis que je continuais de fixer sa soeur. Celle-ci tressaillit comme si un de ses voisins lui avait donné un coup de pied sous la table.
    - Tu fais déjà la sieste, Alice ? se moqua Edward.
    - Désolé, se ressaisit-elle, je rêvassais.
    (...)
    Ses prunelles rencontrèrent celles de son frère, rien qu'un instant, avant de revenir se poser sur Angela. Personne ne s'en aperçut, à part moi. Silencieux, Edward jouait avec une mèche des mes cheveux.

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    (The Black Keys - Chop And Change)
     
    Un jeune homme, Riley Biers, sort d'un bar de Seattle. Mais rapidement, il a le sentiment d'être espionné.

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  • (The Bravery - Ours)
     (Muse - Neutron star collision (love is forever))
     
    Extrait de Hésitation :
     
    En découvrant le salon, je me figeai.
    - Incroyable !
    - Alice sera toujours Alice, commenta-t-il.
    L'intérieur de la villa avait été transformé en boîte de nuit, mais du genre qui n'existe qu'à la télévision.
    (...)
    - Vous pensez vraiment que les gens vous venir ?
    J'espérais que non, et personne n'en fut dupe. Alice me lança un regard noir.
    - Oui, répondit Edward. Ils meurent d'envie de découvrir la mystérieuse maison des Cullen.
    - Génial ! maugréai-je.
    (...)
    La sonnette retentit.
    Soudain, la situation retrouva une normalité surréaliste. Une sourire authentique, accueillant, impeccable se dessina sur les lèvres de Carlisle. Alice monta le son de la musique et alla accueillir les arrivants.
    C'était ma bande d'amis, venus ensemble car ils avaient été trop intimidés pour faire le trajet chacun de leur côté. Jess ouvrait la marche, Mike juste derrière elle. Conner, Austin, Lee, Samantha... même Lauren était là, bonne dernière du peloton, ses yeux critiques éclairés par la curiosité. Tous étaient d'ailleurs avides de découvrir ce qui les attendait, ils furent épatés par l'immense pièce aménagée dans une tonalité rave chic.
    (...)
    La fête fut un franc succès, malgré la nervosité que provoquait la présence des Cullen - à moins que celle-ci ajoutât du piment à l'ambiance. La musique était entraînante, les lumières presques hypnotiques. Vu la vitesse à laquelle elle disparaissait, la nourriture devait être bonne. Le salon ne tarda pas à être bondé, sans pour autant l'être trop. Toute la promotion était là, de même que quelques lycéens plus jeunes.
    (...)
    J'étais flanquée d'Edward, qui refusait toujours de s'éloigner de moi, une main autour de ma taille, me serrant plus ou moins contre lui en fonction des pensées qu'il lisait dans les esprits de nos interlocuteurs, pensées qu'il me valais sûrement mieux ignorer, au passage. Je fus donc aussitôt sur mes gardes lorsque, soudain, il me lâcha.
    - Ne bouge pas, murmurra-t-il. Je reviens tout de suite.
    (...)
    Edward était dans la pénombre du seuil de la cuisine, à présent, et se penchait sur quelqu'un que je ne distinguais pas, à cause de la mer de têtes qui nous séparait. Je me mis sur la pointe des pieds et me dévissai le cou. A ce moment, un flash rouge illumina son dos, ainsi que les paillettes du corsage de sa soeur. Le visage d'Alice m'apparut également, pas plus qu'une fraction de seconde, mais cela me suffit.
    - Excuse-moi un instant, Jess, marmonnai-je en me dégageant.
    (...)
    Plongeant au milieu des corps, dont certains s'étaient mis à danser, je fonçai en direction de la cuisine. Edward n'était plus là. Alice n'avait pas bougé, les traits vides d'expression, un peu comme qui vient d'assister à un accident abominable. Une de ses mains s'accrochait à l'encadrement de la porte, à croire qu'elle avait besoin d'un soutien.
    - Qu'y a-t-il ? Qu'as-tu vu ? lançai-je, bras en avant, telle une suppliante.
    (...)
    - Qui a invité les loups-garous ? gronda-t-elle.
    - Je plaide coupable.
    J'avais cru avoir annulé mon invitation, n'avais jamais escompté non plus que Jacob viendrait.
    - Occupe-t-en, alors. Moi, il faut que je parle à Carlisle.
    - Non, attend !
    Je voulu la retenir, elle avait déjà décampé. Je lâchai un juron. C'était clair - Alice avait enfin vu ce qu'elle surveillait depuis des mois.
    (...)
    - Hé, Bella.
    La voix grave de Jacob domina la musique et, malgré moi, je regardai par-dessus mon épaule. Aïe ! Nous n'avions pas là un loup-garou, mais trois. Jacob s'était permis d'entrer, flanqué par Quil et Embry. Ces deux derniers paraissaient d'ailleurs extrêment nerveux, leurs yeux papillonnant sur toute la pièce, comme s'ils avaient le sentiment d'avoir pénétré dans une crypte hantée.
    (...)
    - Qu'est-ce que tu fabrique ici ? grommelai-je.
    - Tu m'as invité, je te rappelle.
    - Puisque tu manque autant de subtilité, permets-moi d'éclairer ta lanterne : c'était ironique.
    - Ne sois pas mauvaise joueuse. Je t'ai apporté un cadeau et tout.
    (...)
    - Rapporte-le au magasin, Jake, répliquai-je en regardant au-delà de lui. Je dois...
    Il se déplaça, se mettant dans mon champ de vision.
    - Impossible, car je ne l'ai pas acheté, mais fabriqué. Ca m'a pris un sacré bout de temps, du reste.
    L'ignorant, je me penchai sur le côté. Aucun Cullen dans les parages. Où étaient-ils partis, ceux-là ?
    - Nom d'une pipe, Bella, merci de ne pas faire comme si je n'existais pas !
    - D'accord. Ecoute, j'ai autre chose en tête pour le moment, alors...
    - Voudriez-vous bien m'accorder quelques secondes de votre attention, mademoiselle Swan ? insista-t-il en prenant mon menton dans sa paume.
    - Bas les pattes ! m'offusquai-je en m'écartant.
    - Désolé. Pardon, vraiment. Pour l'autre jour. Je n'aurais pas dû t'embrasser. C'était mal. Je... j'ai cru que tu en avais envie, c'était une erreur.
    - Le mot est juste.
    - Sois sympa. Tu pourrais accepter mes excuses, au moins.
    - Très bien. Excuses acceptées. Et maintenant, si tu veux bien me laisser tranquille, je...
    - Bon.
    Ses intonations, tout à coup, étaient si différentes que je le dévisageai. Il avait baissé les yeux, sa lèvre frémissait.
    - Tu préfères être avec tes vrais amis, ajouta-t-il, résigné. Compris.
    - Ne sois pas injuste, Jake.
    (...)
    De la poche arrière de son jean, il tira un petit sachet de tissu multicolore fermé par un cordon en cuir qu'il déposa dans ma paume.
    - Comme c'est joli ! Merci, Jake.
    - Le cadeau est à l'intérieur, soupira-t-il.
    - Oh !
    (...)
    - Le bracelet, je l'ai acheté, précisa-t-il. J'ai juste fabriqué l'amulette.
    En effet, était attachée à l'un des anneaux d'argent une figurine en bois sculpté. Je l'examinai de plus près. La précision et le nombre de détails étaient impressionants, et ce loup miniature d'un réalisme époustouflant. Il avait même été taillé dans un bois brun-rouge qui rappelait la couleur de peau de Jake.
    - C'est splendide, chuchotai-je. Tu l'as vraiment fait toi-même ?
    - Billy m'a appris. Il est meilleur que moi, d'ailleurs.
    - J'ai du mal à y croire.
    - Il te plaît ?
    - Oui, bien sûr ! C'est incroyable, Jake !
    Il sourit, joyeusement d'abord, puis avec amertume.
    - Je me suis dit que ça t'aiderait à te souvenir de moi une fois de temps en temps. Tu sais comment c'est : loin de yeux, loin du coeur.
    - Aide-moi à le mettre, répondis-je sans relever sa remarque.
    Je tendis mon poignet gauche, le droit étant pris dans l'atelle, et il y attacha le bracelet sans difficulté aucune, en dépit de ses gros doigts.
    - Tu le porteras ? demanda-t-il.
    - Evidemment !

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  • (Unkle ft The Black Angels - With you in my head)
     
    Extrait de Hésitation :
     
    - Quand nos invités seront-ils là ? s'enquit Carlisle.
    - Dans une minute et demie, soupira mon amoureux après s'être brièvement concentré. Je vais être obligé de traduire. Ils n'ont pas assez confiance en nous pour garder leur forme humaine.
    - Ce n'est pas facile pour eux, acquiesça son père. C'est déjà beau qu'ils viennent.
    (...)
    - Carlisle avança d'un pas lent, mouvement prudent destiné à rassurer.
    - Soyez les bienvenue ! lança-t-il ?
    - Merci, répondit Edward d'une drôle de voix atone.
    Je compris qu'il transmettait les paroles de Sam. Je tournai la tête en drection des prunelles luisantes qui se trouvaient au milieu de la meute, vers le plus grand des loups, dont la silhouette noire ne se détachait pas sur la pénombre.
    - Nous sommes prêts à écouter et à regarder, reprit Edward sur le même ton détaché, mais pas à participer. Notre self-control a ses limites.
    - Cela sera amplement suffisant, acquiesça Carlisle. Mon fils, Jasper, ajouta-t-il en disignant ce dernier, a de l'expérience dans ce domaine. Il va nous enseigner comment nos adversaires se battent, la meilleure façon de les vaincre. Vous devrez réussir à appliquer ces conseils à vos méthodes de chasse.
    - Diffèrent-ils de vous ? traduisit Edward pour Sam.
    Carlisle opina.
    - Tous sont très jeunes, âgés d'à peine quelques mois. Des enfants, en quelque sorte. Ils n'auront ni savoir-faire, ni stratégie, juste la force brut. Ils sont vingt, ce soir. Dix pour vous, dix pour nous. Cela ne devrait pas poser de difficultés. Leur nombre peut encore baisser. Les nouveaux-nés se battent entre eux.
    Un grondement sourd parcourut la ligne ombreuse des bêtes, grommellement étouffé qui réussit cependant à trahir un certain enthousiasme.
    (...)
    - Il traverseront les montagnes d'ici quatre jours, en fin de matinée. Lorsqu'ils approcheront, Alice les localisera afin de nous aider à les intercepter.
    - Merci pour cette informartion. Nous monterons la garde de notre côté.
    Il y eut une sorte de soupir, et les prunelles s'affaissèrent au sol - les loups se couchaient. Après un court silence, Jasper alla se poster dans l'espace qui séparait les deux clans. (...) Il adressa un coup d'oeil circonspect à Edward, qui hocha le menton, puis tourna le dos aux animaux, visiblement mal à l'aise.
    - Carlisle a raison, décréta-t-il, ne s'adressant qu'à nous, comme s'il essayait d'ignorer le public derrière lui. Ils se battent comme des enfants. Les deux éléments importants à ne pas oublier sont : un, ne jamais les laisser enrouler leurs bras autour de vous ; et deux, de ne pas tenter une approche directe, car ils y sont préparés. Tant que vous les attaquerez sur le flanc et ne cesserez de bouger, ils seront désorientés et ne sauront comment réagir. Emmett ?
    (...)
    Brusquement, je ne vis plus Jasper. Emmett fonça sur lui à une vitesse stupéfiante, mais son jeune frère fut plus rapide, à croire qu'il n'avait guère plus de substance qu'un fantôme. Chaque fois que les grosses mains du géant semblaient vouloir se refermer sur lui, elles ne saisissaient que du vide.
    (...)
    - On recommence, râla Emmett.
    - C'est mon tour ! protesta Edward.
    - Une minute, les impatients, plaisanta Jasper. Je tiens d'abord à montrer quelque chose à Bella.
    Il invita Alice à le rejoindre.
    - Je sais que tu t'inquiètes pour elle, reprit-il à mon adresse. Je vais te prouver que c'est inutile.
    J'avais beau être certaine qu'il ne blesserait jamais Alice, j'eus du mal à ne pas hurler quand il s'accroupit devant elle. Immobile, elle avait l'air d'une tout petite poupée, après l'imposant Emmett. Elle souriait. Jasper avança, puis feinta à gauche. Elle ferma les yeux. Soudain, il bondit, disparaissant à mes yeux. Il réapparut de l'autre côté d'Alice. Elle semblait ne pas avoir bougé. (...) Je décidai de l'observer plus attentivement : elle bougeait. Obnubilée par les mouvements de Jasper, je ne m'en étais pas apperçue. Elle se déplaçait d'un tout petit pas à l'instant précis où il se ruait sur elle, puis effectuait un autre quand les mains tendues de Jasper passaient en sifflant là où elles avaient espéré attraper leur proie. (...) Finalement, Alice éclata de rire. Comme surgie de nulle part, elle était perché sur le dos de son compagnon, lèvres contre son cou.
    - Je t'ai eu ! s'exclama-t-elle avant d'embrasser sa gorge.
    - Tu n'es qu'un horrible petit monstre, répliqua-t-il, amusé.
    Les loups grommelèrent. Cette fois, ils me parurent un peu anxieux.
    (...)
    Edward et son frère luttaient, à présent. Le combat était plus égal que les précedents. Jasper avait pour lui un siècle d'expérience et il tâchait de recourir autant que possible à son instinct. Ses pensées, déchiffrées par Edward, le trahissait toujours cependant, une faction de seconde avant chacun de ses mouvements. Ils se ruèrent à l'attaque, encore et encore, dans un concert de grognements primaux, sans qu'aucun d'eux ne réussisse à prendre l'avantage sur l'autre.
    (...)
    Carlisle finit par se racler la gorge. Riant, Jasper recula, tandis qu'Edward se redressait, hilare aussi.
    - Match nul, déclara Jasper. On continue.
    Tout passèrent à tour de rôle, Carlisle, Rosalie, Esmée et, de nouveau, Emmett. Le combat entre Jasper et Esmée fut le plus atroce pour moi. Enfin, l'instructeur ralentit ses gestes et les expliqua dans le détail.
    - Vous voyez ce que je fais, là ? demandait-il. Oui, c'est ça. Concentrez votre attention sur leurs flancs, bougez tout le temps.
    (...)
    - Nous recommencerons demain, annonça-t-il. N'hésitez pas à revenir.

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  • (Jasper)
     
    Extrait de Hésitation :
     
    - Que sais-tu de moi, Bella ? s'enquit-il ensuite.
    (...)
    - Pas grand chose, admis-je.
    (...)
    Pensif, Jasper releva la manche de son pull ivoire. Curieuse et perplexe, je l'observai. Il approcha son poighent de la lampe posée près de lui, puis suivit du doigt la cicatrice en forme de croissant qui scarifiait sa peau. Je mis une minute à saisir pourquoi cette trace m'était familière.
    - Oh !  soufflai-je. Tu as la même marque que moi !
    A mon tour, je levai la main. Sur la couleur crème de ma peau, le stigmate argenté se détachait plus nettement que sur l'albâtre de la sienne. Il m'adressa un sourire sans joie.
    - J'ai beaucoup de balafres commes les tiennes, Bella.
    Il remonta encore sa manche, imperturbable. D'abord, j'eus du mal à comprendre la nature de la texture qui rayait son avant-bras en croisillons épais. Des demi-lunes dessinaient un schéma rappelant une plume qui, blanche sur fond blanc, n'était visible que sous l'éclat violent de la lampe, laquelle mettait en relief ses motifs dont les formes étaient soulignées par d'infirmes creux. Je finis par saisir que le tableau était constitué de croissants pareils à celui de son poignets... à celui de ma main.
    Je baissai les yeux sur ma cicatrice unique, solitaire, me souvins de la manière dont elle m'avait été infligée, contemplai la marque des dents de James, gravée à jamais.
    Alors, je hoquetai et vrillai mon regard sur Jasper.
    - Oh, mon Dieu ! Que t'est-il arrivé ?
    - La même chose qu'à toi, mais répétée mille fois, répondit Jasper d'un ton serein. Seul notre venin laisse une cicatrice, ajouta-t-il avec un petit rire contraint.
    (...)
    - J'ai été élevé d'une façon différente de celle de mes frères et soeurs adoptifs. Mes débuts ont été très... particuliers.
    (...)
    - Je vivais à Houston, au Texas. J'avais presque dix-sept ans, lorsque je me suis engage dans l'armée confédérée, en 1861. J'ai menti aux sergents recruteurs. J'étais assez grand pour qu'on croie que j'en avais vingt. Ma carrière militaire a été brève, bien que très prometteuse. Les gens... m'appréciaient, m'écoutaient toujours. Mon père appelait cela du charisme. Aujourd'hui, je sais que c'était un peu plus. (...)
    "J'étais chargé d'évacuer les femmes et les enfants quand les bateaux des Nordistes sont entrés dans le port. (...)"
    "A environ un kilomètre de la ville, je suis tombé sur trois femmes. Croyant qu'il s'agissait de malheureuses restées à la traîne, je suis descendu de cheval pour leur proposer de l'aide. C'est là que j'ai vu leurs visages sous la lunes, et la stupeur m'a réduit au silence. Indéniablement, elles étaient les trois plus belles créatures que j'aie jamais vues. Leur peau était si pâle que je me rappelle m'en être émerveillé. Même la fillette brune, qui avait sans doute aucun des origines mexicaines, semblait de porcelaine. (...)"
    "- Mmm, a-t-elle murmuré, délicieux."
    (...)
    "J'avais toujours eu un bon instinct pour déterminer quelles relations les gens entretenaient entre eux, et j'ai aussitôt déviné que la brunette l'emportait en autorité sur ses consoeurs. (...)"
    "- Il est idéal, jeune, costaud, officier... a-t-elle continué avant de s'interrompre. (...)"
    "- Tu ferais mieux de t'en charger, Maria, est intervenue la plus grande des trois, s'il est important pour toi. Moi, je n'arrive pas à me retenir de les tuer."
    (...)
    "- Comment t'appelles-tu, soldat ? s'est enquise Maria"
    "- Major Jasper Whitlock, mademoiselle, ai-je bégayé avec la politesse que je devais aux femmes, fussent-elles des spectes."
    "- J'espère sincèrement que tu survivras, Jasper, a-t-elle tendrement chuchoté. J'ai un bon pressentiment te concernant."
    "Elle s'est rapprochée, a incliné la tête comme si elle allait me donner un baiser. Je suis resté figé sur place, alors que tout en moi me hurlait de fuir."
    (...)
    - Quelques jours plus tard commençait ma nouvelle existence.
    (...)
    - Elles se prénommaient Maria, Nettie et Lucy, enchaîna-t-il. Elles étaient ensemble depuis longtemps, seules survivantes d'une bataille récemment perdue. (...) Elles montaient une armée, de façon plus prudente que jamais, toutefois. Maria en avait eu l'idée. Elle exigeait des troupes de qualité supérieure et cherchait des humains ayant un potentiel. Elle nous accordait aussi plus d'attention, veillant à notre entraînement comme personne d'autre. Elle nous a appris à nous battre, à nous rendre invisibles aux humains. Quand nous réussissions, elles nous récompensait...
    (...)
    - Mais elle avait hâte. Elle savait que la force monstreuse des nouveaux-nés commençait à se dissiper vers la première année, et elle tenait à agir pendant qu'ils en étaient encore dotés.
    "Nous étions six quand j'ai rejoint le clan. Elle en a ajouté quatre en quinze jours. Nous étions tous des hommes, car elle voulait des guerriers. (...)"
    "Mon égérie jugeait bien les personnalités. Elle a décidé de me nommer responsable des autres, une promotion en quelque sorte. Cela correspondait à ma nature. (...) Mon aptitude, encore non établie, à contrôler l'atmopshère émotionnelle autour demoi se révélait d'une efficacité vitale. Bientôt, nous nous sommes mis à travailler de conserve, comme jamais des nouveaux-nés ne l'avaient fait.(...)"
    "Quelques décennies plus tard, j'ai développé une amitié avec un nouveau-né qui, pouvant encore servir, a survecu à ses trois premières années, en dépit de toute logique. Il s'appelait Peter, et je l'appréciais. Il était... civilisé." (...)
    "Cinq ans après, Peter est revenu en douce. (...) Il m'a raconté sa nouvelle vie en compagnie de Charlotte, m'a révélé des options auxquelles je n'avais jamais osé songer. En cinq ans, il ne s'était pas battus une seule fois, alors qu'ils avaient multiplié les rencontres dans le nord. Il était donc possible de coexister sans pagaille permanente. Une conversation a suffi à me convaincre. J'étais prêt à partir, soulagé de ne pas devoir tuer Maria." (...)
    "J'ai voyagé avec Peter et Charlotte plusieurs années durant, apprenant un monde neuf et plus paisible. Malheureusement, ma dépression ne s'estompait pas. Je ne saisissais pas ce qui n'allais pas, chez moi, jusqu'à ce que Peter remarque que mon état empirait systématiquement après avoir chassé. J'y ai réfléchi. (...) Dès que je dénichais une victime humaine (...) je ressentais tout ce que ma proie éprouvait. Je vivais ses émotions quand je la tuais." (...)
    "Mon agoisse a pris de telles proportions que je me suis éloigné de Peter et Charlotte. Aussi civilisés soient-ils, ils n'avaient pas la même aversion que celle dont je commençais à souffrir. Eux ne désiraient que la paix. L'idée d'assassiner, même de simples humains, m'était une épreuve."
    "Il fallait pourtant que je continue. Je n'avais guère le choix" (...)
    - Puis, il y a eu ce jour de tempête à Philadelphie. (...) Conscient que rester sous la pluie attirerait l'attention, je me suis réfugié dans un petit restaurant à moitié vide." (...)
    "Elle était là. Elle m'attendait, évidemment. Dès que je suis apparu, elle a sauté de son tabouret, est venue directement à moi. J'étais sous la choc. Je ne savais pas trop si elle comptait m'attaquer, seul explication que mon passé me donnait d'un tel comportement. Mais elle souriait. Et les émotions qui émanaient d'elle ne ressemblaient en rien à ce que je connaissais."
    "- Tu m'as fait attendre, m'a-t-elle dit."
    - Et tu t'es incliné comme le parfait gentleman du sud et t'es excusé, rigola Alice qui s'était rapprochée sans que je m'en fusse rendu compte.
    - Tu as tendu la main, enchaîna Jasper en s'emparant de ses doigts, je l'ai prise sans m'arrêter pour tenter de comprendre ce qui se passait. Pour la première fois depuis un siècle, j'ai espéré.
    (...)
    - Alice m'a raconté ce qu'elle avait vu Carlisle et des siens. J'ai eu du mal à croire que pareille existence était possible. Elle m'a redonné de l'optimisme, cependant, et nous sommes partis les retrouver.
     
     
    Dans le film :
     
    La scène se termine par le rêve de Bella. Elle y voit Maria donner ses instuctions à Jasper. Puis, Maria se transforme en Victoria, ordonant de tuer Bella. Elle comprend alors qui se cache derrière l'armée de nouveaux-nés.

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  • Rosalie_Hale_and_Royce_King_II
    (Rosalie)
     
    Extrait de Hésitation :
     
    - Je voudrais t'expliquer pourquoi, à mon avis, il serait mieux que tu reste humaine. Pourquoi, à ta place, je choisirais cette solution.
    - Oh !
    (...)
    - Humaine, je vivais dans un monde différent du tien, Bella. Mon univers était plus simple. Année 1933, j'avais dix-huit et j'étais belle, je menais une existence parfaite.
    (...)
    - Mes parents appartenaient à la classe moyenne, enchaîna-t-elle. Mon père avait un emploi stable dans la banque, un poste dint il n'était pas peu fier, j'en suis consciente aujourd'hui. (...) Ma mère s'occupait du foyer, de moi-même et de mes deux jeunes frères. Elle veillait à maintenir un ordre impeccable à la maison. J'étais à la fois sa priorité et sa préférée.(...) Ma beauté était un don du ciel, ils y décelaient un potentiel qui m'échappait.
    "Car moi, j'étais heureuse, tout bêtement, ravie d'être moi, Rosalie Hale. Flattée que le regard des hommes me suive partout où j'allais, et ce dès mes douze ans. (...) Je rêvais d'un grand mariage fleuri, je me voyais remonter l'allée de l'église au bras de mon père sous les yeux de toute la ville ébahie par ma splendeur. (...) L'influence de mes parents sur moi était telle que je finis par désirer l'aisance matérielle, moi aussi. Une belle demeure aux meubles élégants qu'une autre entretiendrait, une cuisine moderne où une autre préparerait les repas. (...) J'aspirais cepedant à d'autres buts, plus authentiques. Un, en particulier. (...) Je désirais enfanter, gérer ma maison, vivre auprès d'un mari m'embrasserait en rentrant le soir du travail." (...)
    " Nous avions notre famille royale, à Rochester. Les King. Amusant, non ? Royce King posséddait la banque employant mon père ainsi que presque toutes les autres affaires rentables de la ville. C'est ainsi que son fils, Royce King, deuxième du nom, me rencontra. (...) Deux jours après son arrivé dans le département de mon père, ma mère oublia fort opportunément de donner son déjeuner à ce dernier. Je me souviens ne pas avoir compris son insistance à ce que je mette ma roche d'organdi blanc et me coiffe, rien que pour aller le lui porter. (...) Je ne remarquai pas spécialement le ragard de Royce, ce jour-là, j'étais tellement habituée à l'admiration des hommes. Le soir même pourtant, on livra des roses. A partir de là, et durant tout le temps où il me courtisa, il me fit envoyer un bouquet de ces fleurs. Au point que ma chambre en était surchargée, et que leur parfum m'accompagnait partout, y compris quand je sortais."
    "(...) Mes parents approuvaient cette fréquentation, et c'est une litote. Leur rêve s'accomplissait. Royce semblait être tout ce dont j'avais rêvé, d'ailleurs. Le prince charmant surgi pour me transformer en princesse. Il était ce que j'avais voulu, ce que j'espérais. Nos fiançailles eurent lieu au bout de deux mois."
    "Nous ne passions guère de temps seuls. Royce m'avais confié qu'il avait de lourdes responsabilités à la banque et, quand nous nous retrouvions, il appréciait que les gens nous regardent, qu'ils me voient à son bras. Cela me plaisait aussi. Il y eut de nombreuses fêtes, des bals, de jolies tenues. Toutes les portes s'ouvraient devant les King, à qui l'on déroulait le tapis rouge."
    "On projeta le mariage le plus onéreux qui soit. Exactement ce que j'avais désiré. J'étais sur un petit nuage.(...)"
    "Les rues étaient sombres, les réverbères déjà éteints, enchaîna-t-elle, presque inaudible. Je ne m'étais pas rendu compte qu'il était si tard. Il faisait froid. Très froid, la fin avril. Le mariage était prévu pour dans une semaine, et le mauvais temps m'inquiétait. Je me dirigeai rapidement en direction de la maison. (...)"
    "(...) J'étais à quelques rues de chez moi quand je les entendis. Un groupe d'homme attroupés autour d'un lampadaire brisé, riant trop fort. Ivres. Je regrettai de ne pas avoir appelé mon père pour qu'il m'escorte à la maison, mais le trajet était court, cela m'avait paru sot. Soudain, il me hela."
    "- Rose ! hurla-t-il, et ses camarades rigolèrent bêtement."
    "Ces ivrognes étaient bien habillés, ce qui m'avait échappé. Il s'agissait de Royce et quelques-uns de ses amis, des gosses riches." (...)
    "Je ne l'avais encore jamais vu boire. Un petit verre par-ci par-là, lors de soirée, rien de plus. Il m'avait avoué ne pas aimer le champagne. Je n'avais pas compris qu'il préférait les boissons beaucoup plus fortes. Il avait un nouvel ami, venu d'Atlanta."
    "- Qu'est-ce que je te disais, John ? croassa-t-il en m'attrapant par le bras pour m'attirer à lui. N'est-elle pas plus mignonne que toutes tes fleurs de Géorgie ?" (...)
    "- Difficile de juger, répondit-il avec un accent du sud traînant. On ne voit rien, sous ces fanfreluches."
    "Ils rirent, Royce inclus. Soudain, ce dernier m'ôta brutalement ma veste, une veste qu'il m'avait offerte, cassant au passage les boutons qui se répendirent par terre."
    "- Montre-lui donc tes attributs ! s'exclama-t-il, hilare en me retirant mon chapeau cette fois."
    "Les épingles m'arrachèrent des cheveux, et je poussai un cri de souffrance. Cela sembla leur plaire... ma souffrance."
    (...)
    - Je t'épargne la suite, reprit-elle. M'abandonnant sur le pavé, ils s'éloignèrent en titubant, sans cesser de rire. Ils me croyaient morte. (...)
    "J'attendis mon trépas. (...) Ce fut alors que Carlisle me découvrit. Attiré par l'odeur du sang, il était venu aux nouvelles. Je me souviens avoir été vaguement irritée par ses gestes, ses tentatives pour me sauver. Je n'avais jamais aimé le docteur Cullen, sa femme et son frère. A l'époque, c'est ce qu'Edward prétendait être, son frère. J'étais vexées qu'ils soient plus beaux que moi, surtout les hommes. (...)"
    "Je revins à moi dans une pièce claire et tiède, puis reperdis conscience, heureuse que le douleur ait commencé à se dissiper. Brusquement, une chose acérée s'enfonça dans ma gorge, mes poignets, mes chevilles."
    (...)
    - Tu sais, me confia-t-elle fièrement, mon dossier est presque aussi vierge que celui de Carlisle. Meilleur que celui d'Esmée. Mille fois meilleur que celui d'Edward. Je n'ai jamais goûté au sang humain. Je n'ai assassiné que cinq, en prenant soin néanmoins de ne pas répandre leur sang car je savais que je ne pourrais pas y résister. Or, je refusais qu'un seul atome d'eux me contamine.
    "J'ai gardé Royce pour la fin. Je voulais qu'il ait entendu parler de la mort de ses amis et deviné ce qui l'attendait. Je désirais que la peur aggrave son trépas. (...) Pour Royce, j'en ai rajouté. J'ai agi de manière théâtrale, puérile. Je portais ma robe de mariée, que j'avais dérobée pour l'occasion. Quand il m'a vu, il a hurlé de terreur.
    (...)
    - Pourtant, tu continues à ne pas m'aimer, soufflai-je.
    - J'en suis désolée.
    (...)
    - Accepterais-tu de m'expliquer pourquoi ? finis-je par demander. Ai-je commis quelques actes qui...
    (...)
    - Non, tu n'es coupable de rien, murmurra-t-elle. Pas encore, du moins.
    Je la dévisageai, perplexe.
    - N'est-ce pas évident ? enchaîna-t-elle, soudain plus passionnée. Tu as tout. Tout ce qui me manque, une vie pleine et entière devant toi. Or, tu vas bientôt la jeter aux orties. Combien je serais prète à n'importe quoi pour être à ta place. Tu as le choix qu'on ne m'a pas laissé, et tu optes pour le mauvais !
    (...)
    "Emmett représente tout ce que j'aurais demandé à la vie si je m'étais suffisamment connue pour savoir que demander alors. Il correspond exactement à la personne dont quelqu'un comme moi a besoin. Bizarrement, c'est réciproque. Cela a fonctionné mieux que je ne m'y attendais. Nous ne serons jamais que deux, cependant. Lui et moi ne nous assiérons pas sur une véranda, chenus, entourés par nos petits-enfants."
    "Mes régrets, mes aspirations t'étonnent, sans doute. Par bien des aspects, tu es beaucoup plus mûre que moi au même âge. Par d'autres... il y a tant de choses auxquelles tu n'as pas sérieusement réfléchi. Tu es trop jeune pour savoir ce que tu voudras dans dix, quinze ans. Et trop jeune pour y renoncer sans y avoir réfléchi au préalable. Dès lors que la permanence est un jeu, la circonspection s'impose, Bella."

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  • Edward-Bella-Wallpaper-edward-and-bella-11776238-1024-768
    (Eastern conference champions - A million miles an hour)
     
     
    Extrait de Hésitation :
     
    - Si je te demande un service, me feras-tu confiance ? s'enquit Edward.
    La tension était palpable sous la douceur de sa voix. Nous étions presque arrivés au lycée. Lui qui s'était montré joyeux et décontracté serra soudain les doigts autour du volant, et ses jointures blanchirent sous l'effort qu'elles déployaient pour ne pas le briser. Son regard paraissait lointain, comme focalisé sur des murmures distants. Mon coeur battit soudain plus fort.
    - Hum, ça dépend, répondis-je, prudente.
    - J'étais certain que tu dirais cela.
    - Qu'attends-tu de moi ?
    - Que tu restes dans la voiture, m'espliqua-t-il en se rangeant à sa place habituelle. Jusqu'à ce que je revienne te chercher.
    - Pourquoi donc ?
    Ce fut alors que je l'aperçus. Il aurait été difficile de le manquer d'ailleurs, car il dominait les élèves d'une bonne tête, bien qu'il fût appuyé contre sa moto noire, illégalement garée sur le trottoir.
    - Oh !
    Jacob arborait un masque serein que je ne connaissais que trop - celui qu'il affichait lorsqu'il était décidé à dissimuler ses émotions et à contrôler ses emportements. Cela lui donnait des airs de Sam, le plus âgé des loups-garous, le chef de meute. Toutefois, Jacob n'atteignait jamais au calme impeccable et constant de son chef. L'agacement que cette attitude provoquait en moi resurgit. J'avais beau apprendre à aprrécier Sam, avant que le retour des Cullen, je n'avais pas réussi à me débarrasser d'une espèce de ressentiment que j'éprouvais quand Jake l'imitait. En effet, son visage devenait alors celui d'un étranger ; en l'empruntant, il cessait d'être mon Jacob.
    (...)
    - Pas question que je reste dans la voiture, annonçai-je.
    - Comme par hasard ! Bon débarrassons-nous de lui le plus vite possible.
    Les traits de Jacob se durcirent quand nous approchâmes de lui, main dans la main.
    (...)
    Edward se posta à quelques mètres de lui. Il n'appréciait guère que je me retrouve dans les parages aussi immédiats d'un loup-garou. D'une main, il me repoussa en partie derrière lui.
    - Il te suffisait de téléphoner, lâcha-t-il sur un ton glacial.
    - Désolé, ricana Jacob, je n'ai pas de sangsues dans mon répertoire.
    - J'étais joignable chez Bella.
    Jake serra les mâchoires, fronça les sourcils et ne releva pas.
    - Ici n'est pas le bon endroit, Jacob, reprit Edward. Pourrions-nous en rediscuter plus tard ?
    - Ben tiens ! Sûr que je vais passer à ta crypte après les cours. Où est le problème ?
    (...)
    - Je sais déjà ce que tu es venu m'annoncer, signala Edward à Jacob, si bas que j'eus moi-même du mal à l'entendre. Tu as délivré ton message, considère-nous comme avertis.
    - Comment ça ? intervins-je d'une voix blanche. Que se passe-t-il ?
    - Tu ne l'as pas informée ? sursauta Jacob. Tu as eu peur qu'elle prenne notre parti ou quoi ?
    - Laisse tomber, s'il te plaît, rétorqua Edward sur un ton encore plus mesuré.
    - En quel honneur ?
    - De quoi devrais-je être au courant ? insistai-je
    Edward m'ignora, fusillant l'Indien des yeux.
    - Jake ? grondai-je
    - Il ne t'a donc pas dit que son grand... frère avait traversé la ligne de démarcation dans la nuit de samedi ? lâcha celui-ci, moqueur, avant de s'adresser de nouveau à Edward : Paul était en droit de...
    - C'était un no man's land, siffla Edward.
    - Non, fulmina Jacob, les mains tremblant de rage et soufflant fort.
    - Emmett et Paul ? marmonnai-je.
    (...)
    - Qu'est-il arrivé ? poursuivis-je avec angoisse. Ils se sont battus ? Pourquoi ? Paul a été blessé ?
    - Personne ne s'est battu, m'apaisa Edward, et personne n'a été blessé. Du calme.
    - C'est pour cela que tu l'as éloignée, hein ? devina Jacob. Tu ne voulais pas qu'elle...
    - Va t'en, l'interrompit Edward, le visage soudain effrayant.
    L'espace d'une seconde, il ressembla à... un vampire. Il toisait son adversaire avec un évident mépris plein de malfaisance.
    - Pourquoi lui avoir caché les choses ? demanda Jacob sans flancher.
    (...)
    De mon côté, j'avais enfin l'explication à mon week-end forcé en Floride. Edward m'avait dissimulé un événement que Jacob m'aurait révélé, lui. Un incident qui avait attiré tant les Cullen que les Quileute dans les bois, à proximité risquée les uns des autres. Un circonstance qui avait poussé Edward à m'emmener à l'autre bout du pays. Une vision qu'Alice avait eue la semaine précédente, et à propos de laquelle Edward m'avait menti. Une péripétie destinée à se produire, que j'avais guettée en la redoutant.
    Cela n'aurait donc jamais de fin ? Je haletais, incapable de contrôler ma respiration. J'avais l'impression que le son tanguait, comme sous l'effet d'un tremblement de terre.
    - Elle est revenue, balbutiai-je.
    Moi vivante, Victoria ne renoncerait pas. Elle réitérerait ses attaques - assauts avortés et fuites - jusqu'à ce qu'elle ait trouvé une faille dans la défense de mes protecteurs.
    (...)
    Edward me serra contre lui, sans pour autant cesser de s'interposer entre moi et Jacob, et caressa mes joues.
    - Tout va bien, me rassura-t-il. Je ne lui permettrai jamais de t'approcher. Ca répond à tes questions, clébard ? ajouta-t-il à l'intention de Jacob.
    - Tu estimes qu'elle n'a pas à savoir, hein ? le provoqua celui-ci. C'est sa vie qui est en jeu, pourtant.
    - Elle n'a rien à craindre et elle ne court aucun danger.
    - Le mensonge vaut mieux que la peur ?
    (...)
    - Crois-tu vraiment que l'exposer à la vérité vaut mieux que la protéger ? murmura-t-il.
    - Elle est plus résistante que tu ne le penses. Et elle a connu pire.

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  • (Beck and bat for lashes - Let's get lost)
     
    Extrait de Hésitation :
     
    Mes devoirs étaient terminés, et je ne me sentais pas assez calme pour lire ou écouter de la musique. J'envisageai d'appeler Renée afin de lui annoncer notre prochaine visite, puis calculai qu'il était trois heures du matin en Floride. Je pouvais toujours téléphoner à Angela.
    Puis je compris que ce n'était pas à elle que je souhaitais parler. Que j'avais besoin de parler.
    Je contemplai la fenêtre sombre en me mordant la lèvre. J'ignore combien de temps j'hésitai, pesant le pour - bien me comporter avec Jacob, revoir mon ami le plus cher, être une fille bien - et le contre - fâcher Edward. Un dizaine de minutes, peut-être. Assez en tout cas pour conclure que le pour l'emportait sur le contre. Après tout, seule ma sécurité inquiétait Edward, ce qui était absurde.
    Inutile d'appeler. Jacob avait décliné tous mes coups de fil depuis le retour d'Edward. Et puis, il me fallait le rencontrer en chair et en os, il m'était nécessaire de le revoir sourir comme autrefois, de remplacer l'abominable dernier souvenir que j'en avait gardé - ses traits déformés par le chagrin. Sinon, je ne serais jamais en paix. Je disposais d'environ une heure devant moi pour faire à La Push avant qu'Edward ne s'aperçoive que j'avais filé. L'heure de mon couvre-feu était certes dépassée, mais Charlie n'objecterait pas, puisqu'il s'agissait de Jake.
    Enfilant ma veste à toute vitesse, je dégringolai l'escalier. Mon père leva la tête, soupçonneux.
    - Ca ne t'ennuie pas si je vais chez Jacob ce soir ? Je ne resterai pas longtemps.
    Dès qu'il entendit le prénom, il se détendit et sourit, très content de lui, comme s'il n'était pas étonné que sa leçon de moral eût agi aussi vite.
    - Pas de soucis, chérie. Ne te presse pas.
    - Merci, papa.
    Je déguerpis. A l'instar de tout fugitif, je ne pus me retenir de regarder à plusieurs reprises par-dessus mon épaule tandis que je trottais vers ma camionnette. La nuit était si sombre, cependant, que ça ne servit à rien. Je fus même obligée tâtonner pour trouver la poignée de la portière. Mes yeux commençaient à s'habituer à l'obscurité quand j'enfonçai la clé dans le contact. Je la tournai à gauche, rien ne se produisit. Le moteur cliqueta au lieu de rugir. J'essayai de nouveau, en vain. Soudain, à la périphérie de ma vision, un mouvement me fit sursauter.
    - Aaaaaahhh ! hurlai-je en constatant que je n'étais pas seul dans l'habitacle.
    Edward était là, immobile, légère lueur dans la pénombre. Seules ses mains bougeaient, tripotant un objet noir.
    - Alice m'a prévenu, murmurra-t-il.
    Flûte ! J'avais oublié de la prendre en compte dans mes plans, celle-là. Elle avait dû me surveiller.
    - Elle a pris peur en découvrant que ton futur avait brutalement disparu, il y a cinq minutes.
    Mes prunelles, déjà écarquillées par la stupeur, s'agrandirent encore.
    - Les loups lui sont invisibles, précisa Edward, la voix toujours aussi basse. Tu as oublié ? Lorsque tu décides de les côtoyer, ton destin s'évapore aussi. Tu comprend pourquoi cela me rend un petit peu... nerveux. Alice a cessé de te voir, sans pouvoir déterminer si tu reviendrais ou non.
    (...)
    J'étais ahurie.
    - Je réparerai ta voiture à temps pour que tu ailles au lycée, au cas où tu préférerai t'y rendre seule, ajouta Edward après une minute de silence.
    Lèvres pincées, je récupérai mes clés et descendis avec raideur de véhicule.
    - Ferme ta fenêtre si tu ne veux pas de moi cette nuit, chuchota-t-il juste avant que je ne claque la portière. Je comprendrai.
    Je regagnai la maison d'un pas furibond, en claquai également la porte.
    - Que se passe-t-il ? s'enquit Charlie depuis le canapé.
    - Ma camionette refuse de démarrer.
    - Tu veux que je jette un oeil ?
    - Non. On verra ça demain.
    - Je peux te prêter ma voiture.
    Je n'avais pas le droit de conduire son véhicule de patrouille. Il devait vraiment brûler d'envie que j'aille à La Push. Presque autant que moi.
    - Non merci, je suis fatiguée. Bonne nuit.
    Je montai dans ma chambre, fonçai droit sur la vitre que je fermai si brutalement que l'encadrement métalique trembla. Je restai plantée devant pendant de longues minutes puis, en soupirant, je la rouvris.

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