• Edward et Bella au restaurant

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    (Robert Pattinson - Never think)
    Extrait de Fascination :
     
    (...)
    - C'est que j'ai quelques questions, bien sûr.
    - Bien sûr.
    (...)
    - Très bien. Vas-y ! lança Edward, toujours aussi peu amène.
    Je choisis de commencer par le point le plus anodin - du moins, c'est ce que je croyais;
    - Que fais-tu à Port Angeles ?
    Il baissa les yeux sur ses grandes mains qu'il croisa lentement. Me regardant par-dessous ses cils, il eut un vague sourire, puis lâcha :
    - Question suivante.
    - Mais c'est la plus facile !
    - Suivante.
    Furieuse, je m'emparai de mes couverts et transperçai soigneusement un ravioli. Ignorant Edward, je le portai à ma bouche et le mâchonnai pensivement. Les champignons étaient délicieux. J'avalai, bus une deuxième gorgée de Coca, puis me décidai.
    - Très bien, lâchai-je d'une voix glaciale, admettons, et ce n'est qu'une hypothèse, que... quelqu'un sache lire dans les pensées des gens... à quelques exceptions près.
    - A une exception près, le corrigea-t-il. Théoriquement.
    - A une exception près.
    J'étais ravie qu'il jouât le jeu, mais je m'efforçai de ne pas le montrer.
    - Comment ça marche ? continuai-je. Quelles sont les limites ? Comment ce... quelqu'un... parviendrait-il à deviner où une personne se trouve à un moment précis ? Comment saurait-il qu'elle a des ennuis ?
    (...)
    - Va pour Joe, accepta-t-il. Si Joe avait été plus attentif, le timing n'aurait pas été aussi serré. (Il secoua la tête et leva les yeux au ciel.) Il n'y a que toi pour t'attirer des problèmes dans une aussi petite ville. Tu aurais ruiné leurs statistiques sur la délinquance pour dix ans, tu sais.
    - Nous parlons d'un cas hypothétique, lui rappelai-je sèchement.
    (...)
    - Comment as-tu su ? insistai-je, incapable de réfréner ma curiosité.
    De nouveau, je m'étais inclinée vers lui. Il sembla hésiter, déchiré par une sorte de dilemme intérieur. Ses yeux fixèrent les miens, et j'imagine que ce fut à cet instant qu'il envisagea vraiment l'éventualité de me dire la vérité.
    (...)
    - Je t'ai suivie à Port Angeles, reconnut-il, soudain disert. C'est la première fois que je m'évertue à garder une personne en vie, ce qui est beaucoup plus difficile que je ne le supposais. Sans doute parce qu'il s'agit de toi. Les gens ordinaires, eux, ont l'air de traverser l'existence sans collectionner les catastrophes.
    Il s'interrompit. Devais-je m'inquiéter qu'il m'eût suivie ? J'en éprouvais plutôt du plaisir. Il me dévisagea, se demandant peut être pourquoi je souriais.
    (...)
    - Ca a été plus facile que prévu de te suivre à la trace. D'habitude, ça ne me pose pas autant de problèmes. Il suffit que j'aie déjà lu dans l'esprit de la personne.
    (...)
    - Je gardai l'oeil sur Jessica, un peu distraitement, je l'avoue. Comme je te l'ai dit, seule toi pouvais te fourrer dans les ennuis à Port Angeles. Bref, je n'ai pas tout de suite compris que tu étais partie de ton côté. Quand je me suis aperçu que tu n'étais plus avec elle, je t'ai cherchée dans la librairie qui flottait dans sa tête. J'ai tout de suite deviné que tu n'y avais pas mis les pieds et que tu t'étais dirigée vers le sud... Je savais aussi que tu serais bientôt obligée de revenir sur tes pas. Donc, je t'ai attendue en scannant au hasard les esprits des gens alentour afin de déceler si quelqu'un t'avais remarquée, ce qui m'aurait renseigné sur l'endroit où tu pouvais être. Je n'avais aucune raison de m'inquiéter... Pourtant, j'étais étrangement anxieux...
    Perdu dans ses pensées, il me regardait comme si j'étais transparente, voyant des choses dont je n'avais pas idée.
    - J'ai tourné en voiture dans le quartier, aux aguets. Le jour se couchait et je m'apprêtais à continuer à pied quand...
    (...)
    - J'ai perçu ce qu'il préparaient, gronda-t-il, sa lèvre supérieure légèrement retroussée sur ses dents. J'ai distingué ton visage dans leurs esprits.
    Soudain, il plongea sa tête dans son coude, sur la table, se cachant les yeux d'une main. Si vivement que j'en fus surprise.
    - Ca a été dur... tu ne peux pas imaginer à quel point, de me contenter de t'emporter en les laissant... vivre, avoua-t-il, la voix étouffée par son bras. J'aurais pu te ramener à Jessica et Angela et m'en aller, mais j'avais peur, une fois seul, de ne pas résister à mon envie de les pourchasser, avoua-t-il dans un murmure.
    Hébétée, silencieuse, incapable de réfléchir, je ne bronchai pas. J'avais croisé mes mains sur mes genoux et je m'appuyais, faiblarde, au dossier de ma chaise. Lui se dissimulait toujours, immobile, comme sculpté dans le marbre auquel sa peau ressemblait. Finalement, il leva la tête - ses iris étaient emplis de doute.
    (...)
    - Tu n'as toujours pas répondu à ma première question, lui rappelai-je, impitoyable.
    - Laquelle ? gronda-t-il
    - Comment tu arrives à lire dans les pensées des autres. Ca marche avec tout le monde ? N'importe où ? Tu t'y prends de quelle façon ? Est-ce que tes frères et soeurs...
    (...)
    - Non. Je suis le seul. Ca ne réussit pas toujours, et je dois être assez près des gens. Plus la "voix" m'est familière, plus je la capte de loin. Mais dans un rayon de quelques kilomètres seulement. (Pause méditative.) C'est un peu comme si tu étais dans un grand hall bondé où tout le monde parlerait en même temps. Je ne perçois qu'un bourdonnement, un brouhaha, jusqu'à ce que je me focalise sur une voix. Alors, ce que pense la personne devient clair. En général, j'évite l'exercice, parce qu'il est assez perturbant. Et puis, il est tellement plus facile de paraître... normal (froncement de sourcils) en répondant aux paroles de quelqu'un plutôt qu'à ses réflexions.
    - A ton avis, pourquoi est-ce que tu ne m'entends pas, moi ?
    - Je n'en sais rien, avoua-t-il en me lançant un regard énigmatique. J'imagine que ton esprit ne fonctionne pas de la même manière que celui des autres. Disons que tu émettrais sur ondes courtes alors que je serais branché sur les grandes.
    Cette comparaison le fit sourire. Je m'insurgeai.
    - Mon esprit est détraqué, c'est ça ? Je suis dingue ?
    (...)
    - C'est moi  qui décrypte les cerveaux des autres, et c'est toi qui te crois folle ! s'esclaffa Edward. Ne t'inquiète pas, il s'agit juste d'une théorie...

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