• Carlisle soigne Bella

    img011
    (Ulf Bstlein - Wandrers Nachtlied)
    Extrait de Tentation :
     
    - Et voilà, soupirai-je, tout le monde est parti. Je suis drôlement douée pour faire le vide autour de moi.
    - Ce n'est pas de ta faute, me réconforta Carlisle en riant doucement. Ca aurait pu arriver à n'importe qui.
    - En effet, sauf que j'ai quand même une fâcheuse tendance à provoquer de telles situations.
    Il rit derechef. Sa sérénité était d'autant plus surprenante au regard de la réaction des autres. Il n'y avait aucune trace d'anxiété sur son visage. Il s'affairait, rapide et sûr de lui. Seuls les tintements des bouts de cristal qui tombaient l'un après l'autre sur la table rompaient le souffle mesuré de nos respirations.
    - Comment y arrivez-vous ? demandai-je. Même Alice et Esmé...
    Je m'interrompis. Bien que toute la famille, prenant exemple sur lui, eût renoncé au traditionnel régime alimentaire des vampires, il était le seul à résister sans mal à l'odeur tentatrice de mon sang. L'exploit était sans doute beaucoup plus difficile à accomplir que ce que sa décontraction laissait deviner.
    - Les années de pratique, répndit-il. Je ne sens presque plus rien, maintenant.
    - Serait-ce pluq dur si vous cessiez de fréquenter l'hôpital pendant longtemps ?
    Il haussa les épaules, indécis.
    - Peut être. Je n'ai jamais eu besoin de vacances prolongées. J'aime trop travailler.
    (...)
    - Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ? repris-je. 
    (...)
    - Hum, répndi-il, le regard calme et songeur. Ce que j'apprécie par-dessus tout, c'est quand mes capacités... supérieures, disons, me permettent de sauver une vie qui, sinon, aurait été perdue. J'aime à savoir que, grâce à moi, certaines gens guérissent. Parfois, même mon odorat surdéveloppé est un outil de diagnostic bien pratique.
    (...)
    - Vous vous donnez bien du mal pour expier un état dont vous n'êtes pas respnsable, continuai-je. Après tout, vous n'avez pas demandé à devenir celui que vous êtes. Vous n'avez pas choisi cette existence et, pourtant, j'ai l'impression que vous vous sentez obligé de trimer comme un esclave afin de prouver que vous êtes bon.
    - Je ne crois pas essayer de réparer quoi que ce soit, me contredit-il sur un ton léger. Comme tout un chacun, j'ai simplement dû opérer des choix de vie en fonction de ce que la nature m'a donné.
    (...)
    - Les autres membres du clan ne partagent pas votre foi ? m'étonnai-je.
    Je songeai, bien sûr, à une personne en particulier et, là encore, Carlisle ne s'y trompa pas.
    - Edward me suit jusqu'à un certain point. Pour lui, Dieu, le ciel existent... l'enfer aussi. Mais il doute de l'existence d'un au-delà pour notre espèce.
    (...)
    - Il est parsuadé que nous avons perdu notre âme, ajouta-t-il.
    Je me rappelai aussitôt les paroles qu'Edward avaient prononcées cet après-midi-là. "Sauf à souhaiter mourir... ou, du moins, à subir le  sort qui nous est réservé, à nous autres vampires." Brusquement, une ampoule s'éclaira au-dessus de ma tête.
    - C'est tout le problème, n'est-ce pas ? commentai-je. Ca explique ses réticences à me transformer.
    - Lorsque je regarde... mon fils... quand je vois sa force, sa bonté, son éclat, je suis d'autant plus certain de la légitimité de mes espérances. Comment admettre qu'un être tel Edward ne mérite pas plus ? (J'acquiesçai avec ferveur.) Toutefois, si je pensais comme lui... ou plutôt, si toi, tu partageais ses convictions, serais-tu capable de lui voler son âme ?
    Ses prunelles insondables me dévisageaient. Posée en ce termes, la question me désarçonna. M'eût-il demandé si j'étais prête à sacrifier mon âme pour Edward, ma réponse eût été évidente. Quant à infliger un sort identique à celui que j'aimais... Je fis la grimace. Ces arguties étaient injustes.
    - Tu mesures l'ampleur de la difficulté, reprit Carlisle.
    Je secuai le menton, consciente de me comporter comme une enfant têtue. Il soupira.
    - C'est mon choix, objectai-je.
    - Le sien également, répliqua-t-il en levant la main pour arrêter mes protestations. C'est lui qui endossera ou non cette responsabilité.

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :