• Bella se retrouve face à Laurent dans la clairière

    NewMoonBellaLaurentandEdward
    (Wolves vs Vampire)
    Extrait de Tentation :
     
    A cet instant précis, une silhouette émergea des arbres, du côté nord, à quelques trente pas de là.
    En un éclair, une multitude d'émotions me traversa. Il y eut d'abord la surprise. (...) Puis, à mesure que mes yeux notaient l'immobilité absolue, la peau blafarde, ce fut une bouffée d'espérance qui me submergea. Je la réprimai sans merci, luttant contre un mal tout aussi viloent quand mon regard se porta sur la figure surmontée de cheveux noirs, les traits qui n'étaient pas ceux que j'aurais voulu voir. Alors vint la peur. Car si ce visage n'était pas celui pour lequel je me serais damnée, il était suffisamment proche pour que je devine que l'homme qui me faisait face n'était pas un randonneur égaré. Enfin, un éclair de déjà-vu me traversa.
    - Laurent ! m'exclamai-je, à la fois stupéfaite et heureuse.
    Réaction pour le moins irrationnelle, et mieux aurait valu que je m'arrête à la peur.
    (...)
    - Bella ?
    Il paraissait encore plus ahuri que moi.
    (...)
    - Quand j'ai découvert que la maison des Cullen était vide, j'ai cru qu'ils avaient déménagé.
    La mention du nom fit saigner les bords à vif de la plaie de mon coeur, et il me fallut une seconde pour me ressaisir. Laurent attendait, curieux.
    - C'est bien le cas, finis-je par confirmer.
    - Hum..., marmonnna-t-il. Je suis surpris qu'ils t'aient laissée ici. N'étais-tu pas le chaton favori de l'un des leurs ?
    Ca avait été dit en toute innocence, sans attention de blesser.
    - Quelques chose comme ça, admis-je avec une moue sarcastique.
    - Hum..., répéta-t-il, pensif.
    (...)
    - Ils reviennent souvent en visite ? s'enquit-il sur un ton toujours aussi décontracté.
    Sauf que son corps s'inclina légèrement vers moi.
    "Mens !" me chuchota anxieusement la voix de velours magnifique qui hantait ma mémoire.
    Je tressaillis. Je n'aurais pas dû : n'étais-je pas menacée par le pire danger qui fût ? En comparaison, la moto, c'était de la petite bière.
    - De temps à autre, obéis-je en tâchant d'adopter des intonations sereines et légères. Le temps me dure, j'imagine. Vous savez combien ils peuvent se montrer distraits...
    Houps ! Je divaguais, là. Je me tus.
    - Hum..., marmonna-t-il pour la troisième fois. L'odeur de la ville semble pourtant indiquer qu'ils n'y ont pas remis les pieds depuis un bon moment.
    "Il faut que tu fasses mieux que ça, Bella", m'intima le ténor.
    - Je ne manquerai pas de signaler à Carlisle que vous être passé. Il regrettera sûrement de vous avoir loupé. (Je fis mine de réfléchir.) En revanche, mieux vaudra que je n'en dise rien à... Edward (j'eus un mal fou à prononcer le prénom, et ma grimace dut gâcher mon coup de bluff), vu son mauvais caractère... vous n'avez pas oublié, j'en suis sûre. Ce qui s'est produit avec James continue de l'irriter prodigieusement.
    (...)
    - Vraiment ? releva-t-il avec bonne humeur... et scepticisme.
    - Oui.
    Je m'étais délibérément cantonnée à une réponse courte, histoire de ne pas trahir mon effroi. Tranquillement, Laurent se déplaça d'un pas, et je ne manquai pas de remarquer que cela le rapprochait de moi. Aussitôt, le ténor subliminal réagit en feulant.
    (...)
    - Victoria vouas a-t-elle retrouvé ? demandai-je, le souffle court et prête à tout pour le distraire de ses intentions.
    (...)
    - Oui, reconnut-il avec réticence. D'ailleurs, si je suis dans le coin, c'est parce que j'ai accepté de lui rendre service... Elle ne va pas être très contente, ajouta-t-il e  grimaçant.
    - De quoi ? l'invitai-je à poursuivre.
    Les yeux braqués sur la forêt, il ne me scrutait plus. J'en profitai pour m'éloigner de lui. Il se retourna vers moi, me sourit avec l'air d'un ange démoniaque.
    - De moi, parce que je vais te tuer, expliqua-t-il dans un ronronnement séduisant.
    J'accusai le coup, reculai encore. Dans mon crâne, le feulement se transforma en grondement.
    - Elle tenait à te garder pour elle, continua allègrement Laurent. Tu l'as tellement... contrariée.
    - Moi ? couinai-je.
    - Je sais, c'est un peu surprenant. Mais comprends que James était son compagnon. Ton Edward l'a éliminé.
    (...)
    - Elle a estimé plus approprié de te tuer, et non Edward, enchaîna Laurent, insensible à mes réactions. Une vengeance équitable, sans doute. Oeil pour oeil... ami pour ami. Elle m'a chargé de déblayer le terrain, pour ainsi dire. Je n'avais pas imaginé que tu serais aussi facile à attrapper. A la réflexion, son plan n'était pas très solide. Elle n'aura pas la revanche qu'elle souhaitait - après tout, tu ne dois plus beaucoup compter pour lui, puisqu'il t'a abandonnée ici, sans protection.
    (...)
    - Il devinera que c'est vous, murmurai-je docilement. Vous ne vous en tirerez pas comme ça.
    - Tiens donc ? s'esclaffa l'autre en examinant les environs. L'odeur sera balayée par les prochaines pluies. Personne ne trouvera ton cadavre. (...) Cela n'a rien de personnel, crois-moi, ce n'est que de la soif.
    "Implore-le !", m'enjoignit la voix.
    - Je vous en prie.
    Laurent secoua le menton.
    - Regarde les choses ainsi, Bella, dit-il gentiment. tu as beaucoup de chance que ce soit moi qui t'aie trouvée.
    - Ah bon ?
    Je titubai en arrière ; il avança, agile et gracieux.
    - Oui. Je te promets que ce sera rapide. Tu ne sentiras rien. Bien sûr, je mentirai à Victoria, juset pour la calmer. Si tu savais ce qu'elle t'a préparé, Bella... (Il agita lentement la tête, presque comme s'il était dégoûté.) Je te jure que tu me remercierais d'être intervenu.
    (...)
    A travers mes yeux étrécis, je vis Laurent cesser de renifler et tourner brutalement la tête vers la gauche.
    (...)
    - Non..., murmura-t-il, si bas que je l'entendis à peine.
    Pour le coup, je me sentis obligée de sortir de mma transe. J'inspectai les alentours, cherchant ce qui avait interrompu le prédateur et prolongé ma vie de quelques secondes. Au premier abord, je ne distinguai rien et reportai mon attention sur Laurent, qui s'éloignait de plus en plus vite, les pupilles rivées sur les bois. C'est alors que je la découvris : une immense silhouette noire qui sortait du couvert des arbres, silencieuse comme une ombre. Le long museau se retroussa, dévoilant des incisives aiguisées commes des poignards. Un feulement sinistre s'échappa de la gueule, roulant dans la clairière comme l'écho lointain du tonnerre. Le fameux ours.
    (...)
    Figée par l'horreur, j'observai le phénomène, me creusant la cervelle pour tenter de définir sa nature. Son apparence et sa démarche évoquaient indubitablement des origines caninces. Malgré moi, je n'envisageai qu'une possibilité. Je n'aurai jamais cru qu'un loup puisse être aussi grand. Le monstre grogna derechef, déclenchant mes frissons.
    Laurent continuait à battre en retraire, et ma curiosité réussit à supplanter mon angoisse. Pourquoi ce recul ? Aussi monumental soit-il, le loup n'était qu'un animal. Depuis quand les vampires craignaient-ils les animaux ? Or, Laurent avait peur. A l'instar des miens, ses yeux étaient agrandis par la terreur.
    Comme pour répondre à mes interrogations, le géant ne fut soudaint plus seul. Deux autres colosses de la même espèce surgirent sans bruit dans la clairière et vinrent le flanquer de chaque côté.
    (...)
    Je n'eus pas le temps de réagir - déjà, deux bêtes supplémentaires arrivaient, et la meute se posta en forme en V, tel un vol d'oies sauvages mmigrant vers le sud.
    (...)
    L'animal brun-roux tourna légèrement la tête vers moi en entendant mon exclamation. L'espace d'une fraction de seconde, son regard profond croisa le miens, bien trop intelligent pour une bête sauvage. Je pensai tout à coup à Jacob, fus une fois encore submergée par la gratitude. 
    (...)
    Un nouveau grondement émis par le chef de la bande amena le loup rouille à se reconcentrer sur Laurent. Le choc et la peur de ce dernier étaient palpables. Autant je comprenais le premier, autant la deuxième me surprenait, et je fus ébahie lorsque, sans prévenir, il tourna les talons et s'évapora dans la forêt.
    (...)
    En moins d'une seconde, la meute se rua à sa poursuite, traversant la trouée en quelques bonds puissants, grognant et jappant si bruyamment que je me bouchai les oreilles. Le vacarme s'évanouit avec une rapidité étonnante quand les bêtes eurent disparu dans les sous-bois.

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