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    (Memories of Edward)
    Extrait de Tentation :
     
    Une fois garée à l'emplacement habituel, je mis un bon quart d'heure à comparer la petite aiguille de la boussole et les indications portées sur le plan, à présent froissé. Une fois raisonnablement certaine que je suivais la bonne ligne du réseau tracè par Jacob, je m'enfonçai dans la forêt.
    Elle grouillait de vie, ce jour-là, tout son petit peuple profitant de l'absence d'humidité temporaire. Néanmois, et nonobstant le gazouillis des oiseaux, le bourdonnement des insectes qui voletaient autour de ma tête et, parfois, la fuite précipitée des mulots dans les buissons, elle me paraissait plus inquiétante que d'ordinaire. Elle me rappelait mon plus récent cauchemar. J'avais conscience que c'était parce que j'étais seul, dépossédée des sifflements joyeux de Jacob et du bruit d'une deuxième paire de chaussures martelant lle sol trempé.
    Plus j'avançais dans les tréfonds des bois, plus mon malaise augmentait. J'avais du mal à respirer, pas à cause de la fatigue, mais parce que cet imbécile de trou se manifestait de nouveau dans mon coeur. Les bras étroitement croisés autour de mon torse, je tâchai de bannir la souffrance que provoquaient mes réflexions. Je faillis rebrousser chemin, y renonçai cependant, tant je détestais l'idée de gaspiller les efforts que j'avais fournis.
    Peu à peu pourtant, le rythme de mes pas finit par engourdir mon esprit et ma douleur. Mon pouls s'apaisa, et je fus heureuse de ne pas avoir cédé à la facilité. Je commençais à m'améliorer, dans cette petite guérilla. Je sentais que j'étais déjà plus leste. Je peinai en revanche à évaluer l'efficacité de ma progression. Je croyai avoir parcouru dans les six kilomètres et je n'avais pas entamé ma traque des lieux lorsque, avec une soudaineté qui me désorienta, je passai sous l'arche basse que formaient deux érables et, fendant des fougères qui poussaient à hauteurs de poitrine, je trébuchai dans la clairière.
    Je sus immédiatement que cétait le bon endroit. Jamais je n'avais vu de trouée si parfaitement symétrique. Elle était aussi ronde que si l'on avait voulu créer un cercle sans défaut, arrachant des troncs sans cependant laisser de traces de cette violence dans l'herbe ondoyante.
    (...)
    C'étaient les mêmes lieux... hélas, ils ne recelaient pas ce que j'étais venue y chercher. Ma déception fut presque immédiate. Je m'affalai sur place, à la lisière de arbres, haletante. A quoi bon aller plus loin ? Rien ne s'attardait, ici.
    (...)
    Cet endroit n'avait rien de spécial sans lui. Je ne savais même pas précisément ce que j'avais espéré ressentir, mais la trouée était dénuée d'atmosphère, dénuée de tout, comme n'importe où. Comme mes mauvais rêves. J'en avais le vertige.
    (...)
    Ces lieux renfermaient trop de douleur pour que je l'endure. L'eût-il fallu, j'eusse rampé hors d'ici.

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  • rain1
    (Break Up)
    Extrait en Tentation :
     
    Je m'arrêtai devant la maison, coupai le contact et baissai ma fenêtre. L'air était étouffant, ce jour-là, sans un souffle de vent. Posant mes pieds sur le tableau de bord, je m'installai pour une longue attente.
    Un mouvement à la périphérie de mon champ de vision attira mon regard. Billy m'observait de derrière la fenêtre du salon, comme perdu.
    (...)
    - Qu'est-ce que tu fiches ici, Bella ? gronda Jacob.
    J'ouvris des yeux grands comme des soucoupes. Il avait changé de façon radicale. D'abord, ses cheveux, ses magnifiques cheveux, avaient disparus ; tondus de près, ils couvraient son crâne d'un lustre noir d'encre qui évoquaient du satin. Les arêtes de son visage en semblaient durcies, resserrées, et comme... vieillies. Son cou et ses épaules étaient différents  aussi, plus épais. Ses mains, accrochées au cadre de la fenêtre, paraissaient énormes, leurs tendons et leurs veines encore plus proéminents sous la peau cuivrée. Ces transformations physiques étaient cependant anodines, comparées à l'expression qu'il arborait, et qui le rendait presque méconnaissable. A l'instar de la chevelure, le sourire ouvert et amical s'était envolé, la chaleur de ses prunelles s'était transmutée en un ressentiment ténébreux qui me dérangea immédiatement. Il y avait une part d'ombre chez Jacob, désormais. J'eus l'impression que mon soleil avait implosé.
    - Jacob ? chuchotai-je.
    (...)
    - Que veux-tu ? demanda  Jacob, la rage l'empourprant à mesure qu'il devinait les émotions qui me secouaient.
    - Te parler, murmurai-je faiblement, dévastée.
    (...)
    - Ce n'est pas ce que tu crois, reprit-il d'un ton soudain très las. Ni ce que je croyais. J'étais loin du compte.
    - Qu'est-ce que c'est alors ?
    Il m'observa un long moment, pesant le pour et le contre, sans que le courroux déserte jamais complètement ses iris.
    - Je n'ai pas le droit de te le révéler, finit-il par lâcher.
    - Je pensais que nous étions amis, répliquai-je, les dents serrées.
    - Nous l'étions, riposta-t-il aussitôt en appuyant sur le passé.
    - Mais tu n'as plus besoin d'amis, c'est ça ? Tu as Sam, maintenant. Sam que tu as toujours tellement respecté, si je me souviens bien.
    - Je me trompais.
    (...)
    - Je t'en pris, Jake, raconte-moi ce qui se passe. Moi, je te serai peut-être d'un quelconque secours.
    - Plus personne ne me soulagera, geignit-il.
    - Mais que t'a-t-il fait ? m'écriai-je, et les larmes me montèrent aux yeux.
    J'avança vers lui, bras ouverts ; il recula, mains levées en un geste défensif.
    - Ne me touche pas ! souffla-t-il.
    (...)
    - Tu l'auras voulu ! S'il faut blâmer quelqu'un, prends-en-toi donc à ces répugnants buveurs de sang que tu aimes tant.
    J'en fus estomaquée. Ses mots m'avaient poignardée. La douleur se répandit dans mon corps en suivant ses chemins habituels, la plaie béante le déchirant le coeur. Le pire cependant, c'était l'assurance avec laquelle il avait proféré ses accusations, et la colère qui le dominait.
    - Je t'avais prévenue, ajouta-t-il.
    - Je ne vois pas de qui tu parles.
    - Je crois que si, au contraire. Ne m'oblige pas à préciser, je n'ai pas envie de te faire du mal.
    - Je ne vois pas du qui tu parles, répétai-je.
    - Des Cullen, lâcha-t-il lentement en scrutant mon visage. Je sais commment tu réagis lorsqu'on prononce ce nom.
    (...)
    - Que leur reproches-tu ?
    Soudain, il colla son visage à un centimètre du mien, les yeux incendiés par la fureur.
    - D'exister ! siffla-t-il.
    (...)
    - Rentrons. Nous n'avons plus rien à nous dire.
    - Tu plaisantes ? bégayai-je. Tu ne m'as encore rien dit du tout !
    Il s'éloigna à grand pas, me plantant là.
    (...)
    - Attends ! hurlai-je quand il fila vers la maison.
    Il me regarda, ses mains temblaient de nouveau.
    - Rentre chez toi, Bella. Je ne peux plus te fréquenter.
    Le chagrin, bête et futile, se révéla incroyablement puissant. Le larmes revinrent.
    - Es-tu en train de... rompre avec moi ?
    (...)
    - Même pas ! ricana-t-il, amer. Sinon, je t'aurais dit "restons amis". Je n'ai même pas le droit à ça.
    (...)
    - Je suis désolé, Bella, répondit-il avec une froideur qui n'était pas lui.
    Je ne parvenais pas à croire qu'il fût sincère. J'avais plutôt l'impression que ses yeux furieux essayaient de me transmettre autre chose ; hélas, le message m'échappait.
    (...)
    - Je suis navrée de ne pas avoir pu.. plus tôt... j'aimerais changer ce que j'éprouve pour toi Jacob.
    J'étais si désespérée à l'idée de le perdre que je déformais la vérité au point de la transformer en mensonge.
    - Peut-être que... que j'arriverai à changer, ajoutai-je. Si tu m'en donne le temps... s'il te plaît, ne l'abandonne pas maintenant, je ne le supporterai pas.
    En un éclair, ses traits passèrent de l'irritation à la douleur. Ses doigts tremblants se tendirent vers moi.
    - Non, Bella, je t'en prie. Ne pense pas ça. Ne crois pas que c'est ta faute. Je suis responsable. Je te jure que tu n'y es pour rien.
    (...)
    - Je ne suis plus assez bien pour rester ton ami, précisa-t-il. Je ne suis plus le même. Je ne t'apporterai rien de bon.
    (...)
    - Je suis désolé, Bella, répéta-t-il, à peine audible.
    Sur ce, il s'enfuit à toutes jambes dans la maison.
    Je restai figée sur place.
    (...)
    J'avais les yeux rivés sur la maison. Jacob allait ressortir. C'était obligé.
    (...)
    La porte finit par s'ouvrir et, soulagée, j'avançai d'un pas.
    Billy roula son fauteuil dans l'encadrement ; je n'apercevais personne derrière lui.
    (...)
    Son regard était empli de pitié. C'est elle qui eut raison de moi. Muette, je grimpai dans ma voiture, tel un robot. J'avais laissé les fenêtres baissées, et les sièges étaient humides et glissants. Aucune importance, j'étais déjà tempée.

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  • jacob_and_bella_cinema_by_masochisticlove
    (I Need You)
    Extrait de Tentation :
     
    En soupirant, je m'installai près de lui (...) et, comme par hasard, dès que je me fus assise, il passa son bras autour de mes épaules.
    - Jack ! protestai-je en reculant.
    Il ôta son bras, l'air pas lem oins du monde vexé par ma rebuffade. Au lieu de ça, il s'empara fermement de ma main, et ses doigts emprisonnèrent mon poignet lorsque j'essayai de la lui reprendre. D'où lui venait ce culot infernal ?
    - Juste une seconde, Bella, lâcha-t-il calmement. J'ai besoin de savoir.
    Je pinçai les lèvres. Je n'avais pas envie de cette confrontation. Ni maintenant, ni jamais. Rien n'était aussi important dans mon existence désormais que Jacob Black. Malheureusement, il paraissait prêt à tout gâcher.
    - Quoi ? marmonnai-je, revêche.
    - Tu m'aimes bien, non ?
    - Tu sais que oui.
    (...)
    - C'est encore l'autre, n'est-ce pas ?
    Je flanchai. C'était étrange. D'instinct, il paraissait avoir compris qu'il ne fallait pas prononcer son prénom.
    (...)
    - Tu n'es pas obligée d'en parler, me rassura-t-il.
    J'acquiesçai, reconnaissante.
    - Mais ne te fâche pas après moi parce que je m'accroche à tes basques, d'accord ? enchaîna-t-il en caressant le dos de ma main. Parce que je ne renoncerai pas. Du temps, j'en ai à revendre.
    (...)
    - Je n'arrive pas à envisager comment je pourrais me passer de toi, avouai-je.
    - Voila qui me permettra de tenir le coup ! s'exclama-t-il, ravi.
    - N'empêche, n'attends pas plus de moi, l'avertis-je en m'effroçant de récupérer mes doigts.
    Il s'y agrippa encore plus fort.
    - Que je te tienne la main ne t'ennuie pas vraiment, hein ?
    - Non, soupirai-je.
    (...)
    - Alors où elle le problème ?
    - Le problème, c'est que ce geste signifie autre chose pour moi que pour toi.
    - Ca, c'est mon problème.
    - A ta guide, grommelai-je, mais ne l'oublie pas?
     

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  • Cartes New Moon 03
    (Ok go - shooting the moon)
    Extrait de Tentation :
     
    Le garage était une cachette idéale. Le fauteuil roulant de Billy n'aurait pu franchir la bande de terrain inégale qui le séparait de la maison.
    Jacob entreprit immédiatement de démantibuler la moto rouge, celle qui m'était réservée, après m'avoir ouvert la Golfe pour que je m'y installe plutôt que par terre. Tout en s'activant, il bavardait allégrement, n'exigeant rien de moi qu'un minimum d'encouragements pour entretenir la conversation. Il mm'informa des progrès de son année de Seconde, jacassant à qui mieux mieux sur ses cours et ses deux meilleurs amis.
    (...)
    Ce fut une drôle de journée. Je m'amusai bien, y compris chez le ferrailleur, sous la pluie battante et de la boue jusqu'aux chevilles. D'abord, je mis ça sur le compte de contrecoup consécutif à la perte de mon apathie, puis cette explication me parut un peu maigre. C'était plutôt, et pour l'essentiel, la présence de Jacob. Pas seulement parce qu'il était presque toujours content d'être avec moi, ni parce qu'il ne me reluquait pas du coin de l'oeil, guettant un geste susceptible de prouver que j'étais folle eou dépressive. Cela n'avait aucun rapport avec moi ; ça ne tenait qu'à lui seul. Il était d'une nature heureuse et transportait cette joie de vivre partout avec lui, telle une aura, en contaminant quiconque se trouvait dans les parages. Tel un soleil, il réchauffait ceux qui avaient l'heur de se trouver dans le champ de son rayonnement. De façon totalement naturelle, qui plus est. Pas étonnant donc que je m'accroche à lui comme une moule à son rocher.
    (...)
    Dès que le l'aperçus, ma poitrine se détendit, je respirai plus aisément.
    - Salut ! me lança-t-il.
    - Salut, Jacob.
    Je lui souris, saluai d'un geste de la main Billy, installé près de la fenêtre.
    - Mettons-nous au boulot, murmura Jacob avec impatience.
    - Sérieux, tu n'en as pas assez de moi ?
    Il devait commencer à se dire que je cherchais désespérément à échapper à ma solitude.
    - Pas encore, plaisanta-t-il en se dirigeant vers le garage.
    - En tout cas, jure-moi de me prévenir quand ke te taperai sur les nerfs. Je ne tiens pas à être un boulet.
    - D'accord, s'esclaffa-t-il. Mais, à ta place, je n'y compterais pas trop.
    Dans son atelier, je fus surprise de découvrir la moto rouge sur sa béquille. Oublié, le vieux tas de rouille.
    (...)
    Je me garai derrière chez les Black, à l'abri des arbres, afin de nous permettre de déplacer les motos plus aisément. Lorsque je sortis, deux taches de couleur étincelantes le sautèrent aux yeux - deux engins rutilants, l'un rouge, l'autre noir, cachés sous un épicéa et invisibles de la maison. Jacob avait assuré. Un bout de ruban bleu décorait chaque guidon. 

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  • capture-20130120-194635
    (Bon Iver and St Vincent - Roslyn )
    Extrait de Tentation :
     
    Comme d'ordinaire, Edward m'attendait sur le parking du lycée. L'expression qu'il affichait ne me rassura pas. C'est iris dissimulaient une chose sur laquelle je n'arrivais pas à mettre le doigt et qui m'effrayait.
    (...)
    - Où est ta soeur ? finis-je par m'inquiéter auprès d'Edward.
    - Avec Jasper, répondit-il en contemplant la barre de céréales qu'il émiettait entre ses doigts.
    - Il va bien ?
    - Il a préféré s'éloigner quelques temps.
    - Quoi ? Où ça ?
    - Il n'a pas arrêté de destination particulière.
    - Et Alice l'a accompagné.
    Evidemment. Dès qu'il avait eu besoin d'elle, Alice n'avait pas hésité. Le désespoir me submergea.
    - Oui. Elle sera absente un moment. Elle voulait le convaincre d'aller à Denali.
    (...)
    A la fin des cours, le silence qui s'était instauré entre nous frôlait le ridicule. J'aurai préféré qu'il le rompe, lui, mais il était clair que si je ne m'en chargeais pas, je risquais de ne plus jamais entendre le son de sa voix.
    - Tu passes, ce soir ? l'interrongeai-je tandis qu'il me raccompagnait - sans mot dire - à ma voiture.
    (...)
    De nouveau, il se limita à mon front quand il m'embrassa, puis se dirigea d'une démarche élégante vers sa voiture. Je parvins à me contrôler jusqu'à ce que je sorte du parking, mais c'est dans un état d'affolement total que je gagnai le magasin.
    (...)
    Ce fut une longue nuit, sans beaucoup de repos.
    (...)
    Edward m'escorta partout en silence, me donnant l'impression d'être transparente. Je m'efforçai de prêter attention en classe, mais même le cours d'anglais me passa au-dessus de la tête
    (...) 
    A la fin des cours, Edward me raccompagna à ma voiture sans se départir de son mutisme.
    (...)
    Perchée sur mon lit, j'ouvris la pochette de photos avec une curiosité empreinte d'inquiétude. Je m'attendais presque à ce que le premier cliché fût vide. Ridicule. En vérité, il m'arracha un cri de surprise. Edward était aussi beau que dans la réalité. Il me couvait du regard chaleureux qui me manquait tant depuis deux jours.
    (...)
    Lorsqu'il me conduisit à ma voiture, je m'étais blindée, prête à exprimer mes exigences. Ill me devança.
    - Ca ne t'ennuie pas si je passe chez toi ? demanda-t-il.
    - Bien sûr que non.
    - Tout de suite ? insista-t-il en m'ouvrant la portière.
    - Pourquoi pas ? répondis-je d'une voix égale, même si je n'aimais pas l'urgence de son ton.
    (...)
    Il était garé à l'emplacement de Charlie quand je tournai dans l'allée. Mauvais signe - cela signifiait qu'il n'avait pas l'intention de rester. Je me secouai et respirai profondément, histoire de rassembler mon courage. Il sortit de sa voiture quand je descendis de la Chevrolet et vint à ma rencontre.
     
    Dans le film :
     
    Après son catastrophique anniversaire, Bella retourne en cours mais ni Edward, ni aucun Cullen ne s'y rendent. Bella s'inquiète.

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